Le sous-traitant automobile Amis placé en redressement judiciaire

Cette décision est une "satisfaction" pour son directeur général Philippe Dufeutrelle, puisqu'elle signifie une "poursuite de l'activité", a-t-il assuré à l'AFP à la sortie de l'audience.

Les salariés d'Amis espéraient eux aussi cette décision. "Sinon, on allait droit dans le mur : c'était la liquidation", a commenté Domingos Leal, secrétaire du CSE, basé à Montluçon (Allier).
Sur ses sites de Montluçon (350 salariés) et Guéret (40 salariés), Amis - acronyme de Ateliers mécaniques industries spéciales, groupe Sifcor - fabrique des pièces de véhicules pour de grands constructeurs automobiles, Renault et Stellantis notamment.

Depuis quatre ans, ses volumes de production ont baissé "de façon très importante". L'entreprise souffre de la crise du secteur de l'industrie automobile : baisse de la demande en voitures neuves, choix des constructeurs de sous-traiter dans des pays "low-cost", décision européenne de stopper la production de moteurs thermiques... liste M. Dufeutrelle.

Amis est en outre endettée à hauteur de 38 millions d'euros, investis en grande partie par le passé dans du matériel nécessaire pour sa production.
"Nous sommes arrivés à un stade où ce n'était plus tenable ni raisonnable", explique le dirigeant, précisant que le placement de la société en
redressement judiciaire, à compter de ce mercredi, permettra également de chercher un nouvel actionnaire.

Désormais, deux autres grandes inquiétudes planent, selon le secrétaire du CSE Domingos Leal : la date à laquelle seront versés les salaires de novembre,
et "on se doute qu'il va y avoir un plan social économique", dit-il, alors que l'entreprise a déjà eu recours à de l'activité partielle de longue durée depuis qu'elle est en difficulté.
Philippe Dufeutrelle assure de son côté que "l'emploi a toujours été (sa) préoccupation au sein de l'entreprise et du groupe".