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04/11/2024

BASF plus prudent pour l'année, l'automobile pèse

Par AFP

(AFP) - Le chimiste allemand BASF, encore marqué par la profonde crise déclenchée par la guerre en Ukraine, s'est dit plus prudent mercredi sur sa rentabilité annuelle alors que la conjoncture difficile perdure notamment dans l'automobile.

De juillet à septembre, le bénéfice d'exploitation (EBITDA), indicateur clé de performance pour BASF, a reculé de 7% sur un an, à 1,3 milliard d'euros, lésé par des charges exceptionnelles liées à une fermeture d'usine dans la division agricole.

Hors exceptionnels, le bénéfice d'exploitation est d'1,6 milliard d'euros, en hausse de 5% sur un an. Pour 2024, le leader mondial de la chimie vise toujours entre 8,0 et 8,6 milliards d'euros, mais s'attend désormais à atterrir dans "le bas de la fourchette" de cette prévision, selon un communiqué.

"L'évolution des affaires dans l'industrie automobile et le secteur agricole est plus faible" qu'anticipé en début d'année, a expliqué le président du directoire, Markus Kamieth, lors d'une conférence téléphonique.

"En dehors de la Chine, la mobilité électrique rencontre des difficultés", a-t-il précisé, soulignant que l'automobile, secteur en crise de l'économie allemande, représente normalement jusqu'à 20 % de ses débouchés commerciaux.

Ces faiblesses sectorielles vont encore affaiblir la "performance dans les segments des technologies de surface et des solutions agricoles dans les mois à venir", a-t-il ajouté.

Le consensus Factset table sur un EBITDA annuel de 7,8 milliards d'euros.

Lors du trimestre écoulé, les ventes globales sont restées stables sur un an, à 15,7 milliards d'euros.

La hausse des volumes, sauf dans les technologies de surface touchées par la faible demande automobile, a soutenu les ventes.

Les effets de change défavorables et la baisse des prix, notamment pour les métaux, ont toutefois freiné la performance.

BASF a dégagé un produit exceptionnel de près de 400 millions d'euros sur le trimestre, lié au transfert annoncé en 2023 des activités pétrolières et gazières de sa filiale Wintershall Dea à Harbour Energy.

Cela permet d'afficher un bénéfice net part du groupe de 287 millions d'euros à fin septembre, contre une perte de 249 millions un an plus tôt.

Le conglomérat allemand a annoncé en septembre une réorientation majeure, en voulant se concentrer sur ses "activités principales" - produits chimiques, matériaux, solutions industrielles et nutrition - tandis que l'avenir d'autres unités - catalyseurs environnementaux et solutions métalliques, matériaux pour batteries, revêtements et solutions agricoles - devient plus incertain.

Il vise par ailleurs 2,1 milliards d'euros d'économies par an d'ici la fin de l'année 2026, un objectif "en bonne voie" d'être réalisé, selon le directeur financier Dirk Elvermann.

Une grande partie des efforts va porter sur le site historique de Ludwigshafen (ouest), plus grand complexe chimique du monde, où un milliard d'euros doivent être économisés d'ici fin 2026.

"Nous faisons cela avec transparence" vis à vis du personnel, "mais aussi avec sérieux", les employés, déjà consultés, ayant "compris que c'est la bonne et la nécessaire démarche" pour moderniser le site, selon M. Kamieth.

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