20/02/2025
Voitures électriques : les grandes entreprises ne donnent toujours pas l'exemple, déplore T&E
Par AFP
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(AFP) - Seul un quart des grandes entreprises respectent les objectifs fixés par la loi quant à l'électrification de leurs flottes automobiles, selon une étude annuelle publiée mercredi par l'ONG Transport & Environment (T&E).
La SNCF est encore pointée du doigt pour l'année 2024 avec ses plus de 5.000 véhicules achetés, dont seulement 5% d'électriques, tout comme le géant des télécoms Altice ou le groupe de BTP NGE.
Chaque année, les entreprises et administrations qui exploitent plus de 100 véhicules (soit 0,1% des entreprises) sont tenues d'intégrer un quota minimal de voitures et utilitaires légers à faibles émissions (électriques et hybrides rechargeables) dans leurs commandes.
Fixé à 10% en 2022 et 2023, ce quota est passé à 20% pour les années 2024 à 2026. Mais cette loi (LOM) n'est assortie ni de contrôles ni de sanctions.
Ces grandes flottes d'entreprises représentent une part essentielle des achats de véhicules neufs, qui viennent irriguer ensuite le marché de l'occasion.
Mais 45% des entreprises concernées restent ancrées dans un modèle "tout thermique" et n'ont immatriculé aucun véhicule électrique en 2024, selon T&E, qui se base sur les fichiers d'immatriculation des véhicules.
"La tendance des années précédentes se confirme", analyse Léo Larivière, responsable de la transition automobile à T&E France. "D'un côté, une minorité d'entreprises a déjà fait sa transition électrique. De l'autre, un large bloc n'est pas au rendez-vous". "C'est regrettable, car les témoignages des entreprises engagées sont unanimes : les retours sont très positifs, en particulier sur le plan financier. Aucune n'envisagerait de revenir en arrière", selon Léo Larivière.
Parmi les bons élèves, La Poste atteint maintenant 69% d'électriques et Orange 41%.
La comparaison entre des entreprises de mêmes secteurs, comme Orange et Altice, montre que "le retard dans l'électrification résulte avant tout d'un manque d'engagement des comités de direction des entreprises retardataires, qui n'ont pas enclenché leur projet de transition, à l'inverse de celles qui affichent des bons résultats", selon T&E.
Alors que les ventes de voitures électriques patinent depuis plusieurs mois, deux députés ont déposé un projet de loi pour assortir ces obligations de sanctions pour les entreprises.