Trump gracie le fondateur des camions électriques Nikola

L'homme de 42 ans avait été reconnu coupable en octobre 2022 par le jury d'un tribunal fédéral de Manhattan, à l'issue d'un procès d'un mois, de trois des quatre chefs d'accusation retenus contre lui. Il était accusé d'avoir embelli les avancées et les capacités de son entreprise auprès des investisseurs afin de faire monter l'action.

Outre une peine de prison de quatre ans, il devait subir trois ans de liberté surveillée, restituer une propriété dans l'Utah et verser un million de dollars d'amende, selon le communiqué diffusé par le bureau du procureur en décembre 2023, lors de l'annonce de sa sentence.

"Aujourd'hui, j'ai reçu une grâce totale et inconditionnelle de la part (du président Trump) lui-même. Il m'a téléphoné pour me le dire en personne", a posté Trevor Milton, sur son compte X, accompagnant son message d'une vidéo filmée pendant qu'il conduit un véhicule.

Interrogé à ce sujet dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le président a déclaré qu'accorder ce pardon lui avait été "hautement recommandé" et que Trevor Milton avait été traité "injustement". "Ils ont détruit cinq ans de sa vie et il n'avait rien fait de mal", a ajouté le président, estimant que M. Milton avait été pris pour cible par la justice parce qu'il "a soutenu Trump. Il apprécie Trump".

Selon le Wall Street Journal (WSJ), les comptes de campagne montrent que le couple Milton a donné plus de 1,8 million de dollars en octobre à un comité de soutien pour l'élection du républicain.

Nikola, fondé en 2015 à Phoenix (Arizona) et entré en Bourse en 2020, a déposé le bilan en février. En septembre 2020, un partenariat prometteur avec General Motors avait semblé apporter une légitimité à la société. Mais, quelques jours plus tard, la société d'investissement Hindenburg Research affirmait que Nikola était une "fraude complexe fondée sur des dizaines de mensonges" racontés au fil des ans par son fondateur. Peu après, il avait démissionné.

Les autorités américaines ont porté plainte contre lui en juillet 2021. Il avait plaidé non coupable, ouvrant la porte à un procès. Ses avocats y ont fait valoir que lorsqu'il a pu exagérer la situation de Nikola, ce n'était pas à destination des investisseurs mais à celle des amateurs d'automobiles ou des experts du secteur.

L'entreprise a versé 125 millions de dollars au gendarme américain des marchés financiers (SEC) pour solder des poursuites à son encontre.