31/03/2025
Guerre tarifaire : Meloni plaide pour une approche "raisonnée"
Par AFP
(AFP) - La Première ministre italienne Giorgia Meloni a plaidé samedi pour une approche "raisonnée" face à l'escalade de la guerre tarifaire entre l'Union européenne et les Etats-Unis, réaffirmant l'importance de l'unité transatlantique.
Le président Donald Trump a lancé une guerre commerciale contre les principaux partenaires et adversaires des Etats-Unis, avec les droits de douane comme arme principale. Il a annoncé une taxe de 25% sur les voitures importées à compter du 3 avril, ce qui frapperait de plein fouet l'industrie automobile allemande, et Washington menace de s'en prendre aux vins, champagnes et autres alcools européens et notamment français, avec une surtaxe de 200%.
Giorgia Meloni a déclaré sentir qu'il était de sa "responsabilité de défendre l'unité translatlantique" et de la "reconstruire si nécessaire". "Evidemment, il y a des divergences sur les droits de douane, mais c'est précisément pour cette raison que je pense que nous ne devons pas réagir de façon impulsive, mais de manière raisonnée", a-t-elle déclaré lors d'un rassemblement du parti d'opposition centriste Azione.
Un peu plus de 10% des exportations italiennes sont vendues aux Etats-Unis, dont la moitié de machines-outils et leurs composants.
L'annonce par Washington jeudi de 25% de droits de douane supplémentaires sur les voiture fabriquées hors des Etats-Unis est intervenue une semaine après que l'UE a annoncé reporter à mi-avril ses contre-mesures visant des produits américains, en réponse aux taxes de 25% décidées par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium, afin de donner davantage de temps à une solution négociée.
Emanuele Orsini, chef de Confindustria, le syndicat du patronat, a déclaré samedi, lors du rassemblement d'Azione, qu'une guerre commerciale constituerait un "énorme problème pour l'Italie", disant espérer que l'UE négocierait une solution avec Washington.
Seule dirigeante de l'UE à assister à l'investiture de M. Trump en janvier, Mme Meloni a déclaré vendredi au Financial Times que les Etats-Unis étaient les "premiers alliés" de l'Italie. Elle s'est également dite en phase avec les critiques exprimées par le vice-président américain JD Vance à l'encontre de l'Europe où, selon lui, la liberté d'expression et la démocratie reculent.
"Je dois dire que je suis d'accord", a-t-elle déclaré au quotidien, ajoutant : "Je le dis depuis des années (...), l'Europe s'est un peu perdue". En réponse, la chef du Parti démocrate (PD, centre gauche), Elly Schlein, a accusé le gouvernement Meloni "de se transformer jour après jour en cheval de Troie de l'administration Trump au sein de l'Union européenne".
Mme Meloni a néanmoins soutenu les plans en vue de muscler la défense européenne, tout en excluant d'envoyer des soldats italiens pour participer à "une éventuelle force militaire sur le terrain" en Ukraine.