31/03/2025
Feuille de route énergétique : le ministre de l'Industrie Marc Ferracci "ouvert" à un débat
Par AFP

(AFP) - Le ministre de l'Industrie et de l'Energie Marc Ferracci s'est dit "ouvert" vendredi à un débat "y compris avec un vote à la fin" sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE3), dénonçant le discours du RN qui fait planer la menace de censure en cas d'adoption par décret.
"Je suis tout à fait ouvert à l'idée de débattre (...) y compris un débat avec un vote à la fin", a déclaré le ministre Marc Ferracci sur franceinfo à propos de ce texte fixant des objectifs en matière de production et de consommation sur dix ans (2025-2035).
Il a toutefois argué que les objectifs censés être mis en oeuvre par la PPE "sont fixés par la loi, par exemple, l'objectif d'atteindre 33% d'énergies renouvelables dans notre mix énergétique pour 2030 (...) La PPE qui est prise par décret (...) décline cet objectif".
"Nous réfléchissons au fait de débattre", a-t-il ajouté, précisant que ce débat aurait lieu à l'occasion de l'examen par l'Assemblée d'une proposition de loi du sénateur Daniel Gremillet (LR) sur la programmation énergétique.
Mi-mars, plus de 160 sénateurs de la droite et du centre avaient appelé François Bayrou à "renoncer" à la publication imminente de la PPE, fustigeant l'absence de "vision globale" derrière cette feuille de route.
Le Premier ministre "doit annoncer que la Programmation pluriannuelle de l'énergie fera l'objet d'un débat et d'un vote à l'Assemblée, et non imposée en catimini par décret", a renchéri lundi Marine Le Pen sur X, jugeant "toute autre décision impardonnable".
"Quand le Rassemblement national dit qu'il n'y a pas de débat sur la PPE, j'ai envie de leur dire +vous auriez pu travailler ces derniers mois et ces dernières années+. Ça fait quatre ans que la PPE est en consultation publique", lui a répondu vendredi Marc Ferracci, accusant le parti d'extrême droite d'avoir un "positionnement anti-énergies renouvelables".
Aussi interrogé sur les droits de douane supplémentaires de 25% annoncés par Donald Trump sur les voitures et les pièces détachées, le ministre a déclaré qu'il fallait prévoir "des mesures de riposte qui soient de la même ampleur" et ne pas "s'engager dans des négociations et des concessions sans avoir assumé une forme de rapport de force". Il a en revanche appelé à la "prudence" car les équipementiers français, "déjà en difficulté", pourraient être très touchés.