Stellantis : les syndicats italiens vent debout contre la suspension d'un projet d'usine

"L'attitude très évasive adoptée par ACC" lors d'une réunion à Rome "montre clairement que le projet de construction" de cette usine "n'est pas simplement reporté de quelques mois, mais suspendu au moins jusqu'à la fin de l'année, sans aucune certitude pour l'avenir", jugent-ils dans un communiqué.
Lors de cette rencontre au ministère des Entreprises, ACC "a déclaré ne pas vouloir poursuivre les discussions" avant la fin de l'année et "a donc rompu les négociations qui, il y a quelques semaines encore, semblaient proches d'un accord", assurent les syndicats Fim, Fiom, Uilm, Fismic, Uglm et Aqcf.   

ACC a invoqué selon eux "le ralentissement de la demande de véhicules électriques" et "la nécessité d'une mise à jour technologique des batteries à produire".
Le fabricant de batteries pour voitures électriques avait annoncé il y a une semaine une "pause" dans la construction de deux usines, à Kaiserslautern en Allemagne et Termoli en Italie.
Les deux usines, prévues sur des sites historiques d'Opel et Fiat, des marques de Stellantis, ne vont pas sortir de terre tout de suite car ACC compte marquer une pause pour faire face à l'évolution des technologies de batteries, avait alors expliqué un porte-parole à l'AFP.

ACC a toutefois livré ses premiers packs de batteries fin 2023 depuis sa première usine dans le Pas-de-Calais (nord de la France), pour équiper la nouvelle Peugeot 3008.
Les syndicats italiens ont demandé au groupe Stellantis "d'assumer ses responsabilités vis-à-vis d'ACC, dont il est à la fois le principal actionnaire et le principal client".
Suite à l'annonce par ACC du "rééchelonnement du calendrier" du projet d'usine, un porte-parole de Stellantis Italie a réaffirmé mardi "l'importance de l'usine de Termoli pour la production de moteurs endothermiques pour les véhicules du groupe".  

Le ministère des Entreprises a assuré avoir reçu "seulement" lundi soir d'ACC "la description des modifications des nouvelles technologies qu'il entend apporter" au projet de l'usine, déjà approuvées dans le cadre du Plan de relance italien financé par des fonds européen.
Le ministère "se réserve le droit d'évaluer, également avec la Commission européenne, si elles sont compatibles avec le calendrier et les modalités du financement alloué".