16/10/2024 - #Renault , #Tesla , #Bmw , #Byd , #Hyundai , #General Motors , #Geely , #Mercedes-Benz , #Mitsubishi , #Nissan , #Ford , #Stellantis
Batteries électriques : Amnesty dénonce des approvisionnements trop opaques sur les droits humains
Par AFP
(AFP) - Cobalt, cuivre, lithium, nickel... Les constructeurs automobiles n'encadrent pas suffisamment leur approvisionnement de ces métaux nécessaires aux batteries électriques pour protéger de manière transparente les droits humains, alerte Amnesty International dans un rapport mardi.
Dans cette étude intitulée "Recharger les droits", l'ONG a attribué à 13 grandes marques de véhicules électriques une note censée refléter l'alignement de leurs chaînes d'approvisionnement en métaux pour batteries sur les standards internationaux de vigilance en matière de droits humains, définis par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Si Amnesty a constaté un "progrès indéniable" dans le secteur depuis la première parution du rapport, en 2017, aucune entreprise analysée n'exerce encore "une vigilance raisonnable" sur ses circuits logistiques.
"Les communautés (locales) souffrent d'expulsions forcées, de problèmes de santé dus à la pollution et de difficultés d'accès à l'eau", a expliqué Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International.
"Les retardataires doivent travailler plus fort et plus vite pour démontrer qu'ils prennent les droits humains au sérieux", a-t-elle estimé.
L'entreprise allemande Mercedes-Benz obtient la meilleure note avec 51 sur 90, talonnée de deux points par l'américaine Tesla. Stellantis, Volkswagen, BMW et Ford complètent la liste des constructeurs "modérément" alignés sur les normes internationales.
Renault et General Motors s'intercalent en milieu de peloton, avec un alignement "minimal".
BYD (11/90), Mitsubishi Motors (13/90) et Hyundai (21/90) font figure de mauvais élèves. A l'instar de Geely Auto et Nissan, ces marques "n'ont pas démontré d'alignement avec les standards internationaux", selon les auteurs.
Geely Auto et Nissan "apprécient l'opportunité de recevoir" l'évaluation d'Amnesty et promettent de " travailler pour s'améliorer", ont-ils fait savoir à l'ONG.
BYD, Mitsubishi Motors et Hyundai n'ont pas réagi à la publication du rapport auprès d'Amnesty, contrairement aux autres constructeurs. Sollicité par l'AFP, Mitsubishi Motors n'a pas souhaité commenter l'étude.
En septembre 2023, Amnesty a accusé des multinationales de s'être livrées à des expulsions forcées, menaces, actes d'intimidation et tromperies contre les populations locales sur des sites d'extraction de cobalt et de cuivre dans le sud-est de la République démocratique du Congo.
L'ONG a également documenté, en 2021, des cas de violations des droits humains liés à l'exploitation du nickel aux Philippines, affectant des peuples autochtones notamment.
Le rapport publié mardi invite les entreprises du secteur automobile à redoubler d'efforts, incitant aussi les gouvernements à "renforcer leur propre réglementation en matière de vigilance sur les droits humains".