23/02/2024 - #Renault , #Tesla , #Stellantis
Plastic Omnium profite de la reprise et passe la barre des 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires
Par AFP
L'équipementier Plastic Omnium a publié jeudi des résultats 2023 en légère hausse, profitant de la reprise de la production automobile mondiale. Le cours de son action a bondi de plus de 7% à l'annonce des résultats.
Le chiffre d'affaires consolidé du groupe a progressé de 20,8% sur un an, à 10,3 milliards d'euros, selon un communiqué.
Le groupe de la famille Burelle dépasse ainsi pour la première fois les 10 milliards d'euros sur l'année, porté par ses activités classiques sur les pare-chocs et les réservoirs, mais aussi par ses acquisitions dans le domaine de l'éclairage (AMLS Osram, Varroc).
Fournisseur de Stellantis, de Renault et de Tesla, le 30e équipementier mondial a fortement accéléré au premier semestre 2023, après une année 2022 ralentie par les pénuries de composants électroniques qui affectaient ses clients.
Le second semestre 2023 a été plus calme avec "un marché impacté par des volumes de production plus faibles qu'attendus pour les véhicules électriques chez les constructeurs traditionnels" et la grève des ouvriers américains de l'automobile.
"On est très satisfaits pour cette première année du nouveau Plastic Omnium", après ses acquisitions dans l'éclairage, s'est félicité son directeur général Laurent Favre en conférence de presse. "On attaque l'année 2024 conscients de la situation du marché, mais déterminés".
L'année 2023 a été "marquée par une inflation élevée" sur l'énergie et les salaires mais le groupe "a réussi à limiter cet impact grâce à la conclusion de discussions engagées avec les acteurs de la filière", a-t-il expliqué.
Plastic Omnium a engrangé un bénéfice net de 163 millions d'euros, en recul de 2,7% à cause de l'augmentation des frais financiers.
Sa marge opérationnelle est diluée par ses nouvelles activités dans l'éclairage et baisse à 3,8% du chiffre d'affaires, contre 4,3% en 2022. A 395 millions d'euros, elle est cependant supérieure à ses objectifs ajustés fin octobre 2023.
Les analystes du cabinet Oddo ont salué des résultats "meilleurs qu'attendus" et un équipementier auto qui reste plus "résilient et attractif que la plupart de ses pairs", avec une "robuste discipline sur les coûts et les liquidités".
Les analystes d'UBS étaient plus circonspects, regrettant un "manque de détails sur les prévisions pour 2024".
Pour cette année, avec un marché automobile mondial prévu en légère baisse, Plastic Omnium a annoncé en effet des objectifs non chiffrés, comprenant une "amélioration de tous ses agrégats financiers" et "une hausse maîtrisée des investissements".
L'action Plastic Omnium est remontée pourtant fortement jeudi à la Bourse de Paris, à 11,16 euros à 11H20 (+7,20%), après avoir connu un hiver à la baisse.
Baisse d'effectifs en Europe
Plastic Omnium a enregistré un "carnet de commandes record" en 2023, dont 50% hors d'Europe, s'est félicité M. Favre.
"On veut croître surtout hors d'Europe", a-t-il expliqué, car le Vieux continent est "le marché le plus contraint" par des règlements et par la faiblesse de ses exportations, comparé à l'Asie et à l'Amérique du Nord.
Les commandes s'électrifient aussi très vite, et le groupe adapte son empreinte industrielle, notamment dans les réservoirs à essence.
PO a annoncé la fermeture de son usine de Rottenburg, en Allemagne, pour transférer ses activités en Slovaquie, tandis qu'une partie des salariés de l'usine de Compiègne (Oise) doit être transférée dans un grand site de réservoirs à hydrogène, en construction à proximité.
L'effectif de l'équipementier a baissé de 5% depuis 2019 en Europe. Il comptait, fin 2023, 40.300 salariés dans le monde, dans 152 usines et 40 centres de R&D.
Laurent Favre n'aurait pas été contre un report de l'interdiction des ventes de voitures thermiques neuves en Europe, fixée à 2035.
"Il est nécessaire que le marché soit plus électrifié", mais "on ne résoudra pas ce problème (des émissions de CO2) en obligeant les gens à acheter des voitures électriques qui sont trop chères", a-t-il argumenté, plaidant plutôt pour des primes à la casse pour renouveler le parc automobile.