12/12/2024 - #Renault , #Tesla , #Ford
La droite européenne veut revoir l'interdiction des moteurs thermiques en 2035
Par AFP
(AFP) - Les eurodéputés conservateurs du PPE, premier groupe au Parlement européen, ont réclamé mercredi un assouplissement de l'interdiction des voitures neuves équipées de moteurs thermiques dans l'UE à partir de 2035, invoquant les difficultés du secteur automobile.
La droite avait promis avant les élections européennes de juin qu'elle demanderait une révision de cette mesure centrale du plan climat des Vingt-Sept. Le PPE est dominé par la CDU allemande actuellement en campagne électorale, avant les législatives prévues en Allemagne le 23 février.
La défense de l'industrie automobile apparaît comme un thème porteur alors que la filière a annoncé des milliers de suppressions d'emplois ces derniers mois. Les plans sociaux concernent des constructeurs emblématiques comme Volkswagen ou Ford, mais aussi des fournisseurs comme Bosch, Valeo, Schaeffler ou Michelin.
Le PPE défend "une approche réaliste" de la transition verte, a affirmé l'eurodéputé allemand Jens Gieseke, en présentant à Bruxelles la stratégie de son groupe "pour sauver l'industrie automobile européenne" et ses quelque 14 millions d'emplois.
Le plan, approuvé par les élus du groupe mercredi, réclame de "renouer avec la neutralité technologique", c'est-à-dire de faire une place, même après 2035, à certaines motorisations thermiques permettant d'atteindre l'objectif de réduction des émissions de CO2 des véhicules.
Une des pistes mises en avant est celle des carburants de synthèse, une technologie controversée et encore en développement, qui consisterait à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles.
Le PPE demande aussi à la Commission européenne qu'elle "évite d'imposer des amendes" aux constructeurs en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025, une revendication insistante de la filière.
"Trouver une solution pour 2025 est très urgent", avait réclamé mardi le patron de Renault, Luca de Meo, qui préside l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), le lobby du secteur.
Les constructeurs européens ont investi lourdement dans le développement de voitures électriques, mais ils peinent à écouler leur production. Les tarifs de ces véhicules restent prohibitifs pour de nombreux automobilistes, et les rivaux américain (Tesla) et chinois, en avance sur ce créneau, leur prennent des parts de marché.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis fin novembre un "dialogue stratégique" sur l'avenir de l'industrie automobile.
Elle a déjà mis en oeuvre cette année une taxe supplémentaire, allant jusqu'à 35%, sur les voitures fabriquées en Chine, après une enquête ayant démontré que ces véhicules bénéficiaient de subventions publiques créant une concurrence déloyale.