11/12/2024 - #Renault , #Renault Group
Emissions de CO2 : le lobby auto réclame à l'UE de la "flexibilité"
Par AFP
(AFP) - Les constructeurs automobiles ont réclamé en "urgence" mardi une concertation avec la Commission européenne pour éviter d'éventuelles amendes en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025 dans l'Union européenne.
"Trouver une solution pour 2025 est très urgent", a insisté le patron de Renault Group, Luca de Meo, qui préside l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), le lobby du secteur.
"Si la Commission ne change pas de position, les entreprises comme les nôtres devront provisionner" des "milliards d'euros" pour se préparer à d'éventuelles amendes, autant "de ressources qui n'iront pas vers l'investissement", a-t-il affirmé devant la presse à Bruxelles.
"Personne ne nie la nécessité de la décarbonation" du secteur automobile, mais il faut de la "flexibilité", a-t-il estimé.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a promis fin novembre un "dialogue stratégique" sur l'avenir de l'industrie automobile européenne, sur fond d'interrogations sur les objectifs européens d'électrification des véhicules.
Les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d'émissions par voiture vendue en Europe. Cette norme dite CAFE (Corporate Average Fuel Economy) les oblige à vendre progressivement des véhicules de moins en moins polluants.
Elle a été globalement respectée jusqu'ici, mais doit franchir un nouveau palier à partir de janvier, avec un durcissement des règles et des sanctions.
La France, avec d'autres Etats membres, demande de décaler la mise en oeuvre de ces potentielles amendes.
Mais ce débat est "prématuré" aux yeux de la Commission européenne. "On va voir fin 2025 combien de voitures ont été vendues, quelles sont les émissions", avait indiqué un porte-parole.
L'UE a prévu d'interdire en 2035 la vente de véhicules thermiques neufs.
Luca de Meo n'a pas voulu se prononcer sur cette échéance mardi. "Ce n'est pas le moment de discuter de cela", "nous avons dix ans".
Selon lui la "phase très délicate" que connaît l'industrie automobile actuellement est liée à la "perte de pouvoir d'achat de la classe moyenne en Europe".
C'est une période de "défis", mais "personne ne devrait sous-estimer la capacité" de rebond "des grandes entreprises automobiles d'Europe", a-t-il nuancé, en insistant sur la "résilience" et la longévité des marques européennes historiques qui ont déjà "traversé deux guerres mondiales, une crise financière et une crise énergétique".