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09/12/2024 - #Renault , #Mercedes-Benz , #Nissan , #Stellantis

Dans les Hauts-de-France, une "vallée de la batterie" pleine de promesses

Par AFP

(AFP) - La production de batteries pour voitures électriques est devenue un enjeu clé de souveraineté pour les pays occidentaux, désireux de réduire leur dépendance à la Chine dans ce secteur.

Tour d'horizon des principaux acteurs de la "vallée de la batterie" française, située entre Nord et Pas-de-Calais et suscitant beaucoup d'espoirs, mais très exposée aux convulsions du marché automobile mondial.

ACC, le pionnier
C'est la première "gigafactory" française à avoir démarré sa production, début 2024 : Automotive Cells Company (ACC), coentreprise de Stellantis, Mercedes-Benz et Saft (filiale de TotalEnergies), est implantée à Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais.

Le site compte 800 salariés, et en prévoit 2.000 d'ici 2030.

Il vise à équiper 150.000 véhicules électriques dès l'an prochain et 250.000 en 2026.

Sur les sept milliards d'euros d'investissements pour ce projet colossal, ACC a reçu plus de 1,2 milliard de subventions, dont 845 millions d'euros de la France.

Envision AESC, allié de Renault-Nissan
Le fabricant de batteries sino-japonais Envision AESC programme une usine près de Douai (Nord), pour fournir Renault dans un premier temps, à partir de l'été 2025.

L'usine doit équiper 180 à 200.000 véhicules par an d'ici à 2026 avec 950 employés. Cette première phase représente 1,3 milliard d'euros d'investissement. Le site peut développer ses capacités d'ici à 2030, si la demande suit.

AESC est une ancienne filiale de Nissan, partenaire de Renault. Mais le constructeur japonais a vendu la majorité du capital de la société au chinois Envision en 2018.

ProLogium, un pari technologique
Le groupe taïwanais ProLogium prévoit de lancer sa production de batteries en 2027 à Dunkerque (Nord). Sa première usine à l'étranger représente un investissement de 5,2 milliards d'euros, dont une subvention de 1,5 milliard d'euros de l'Etat français.

Retardés, les travaux devraient démarrer au printemps prochain. L'usine devrait créer à terme 3.000 emplois directs avec une capacité de production pour équiper 500.000 à 750.000 véhicules par an.

L'entreprise a la particularité de développer des batteries à électrolyte semi-solide, présentées comme plus performantes que la technologie lithium-ion qui domine actuellement le marché.

Verkor, jeune pousse tricolore
Fondée en 2020 en Isère, Verkor a aussi choisi Dunkerque pour implanter son premier site industriel, qui doit démarrer courant 2025, avec Renault pour principal client.

L'investissement est estimé à 1,5 milliard d'euros. Verkor vise d'ici à 2027 une production de batteries lithium-ion capable d'équiper 300.000 véhicules électriques par an.

Quelque 1.200 emplois directs devraient être créés d'ici la fin de cette première phase.

Amont et aval
Orano, le spécialiste français du cycle du combustible nucléaire, s'est associé au chinois XTC New Energy pour construire un site dans le Dunkerquois intégrant recyclage et production de matériaux pour batteries. Le projet devrait générer 1.300 emplois directs à l'horizon 2030.

Le groupe français Axens a confirmé en novembre son intention de construire une usine de matériaux actifs de cathodes, un composant clé pour les batteries, avec 400 emplois à la clé. Basée sur une friche industrielle près de Valenciennes (Nord), la production devrait démarrer en 2028, pour 500 millions d'euros d'investissement.

Près d'Arras, l'entreprise française Battri prévoit de démarrer son usine de "prétraitement" (tri et broyage des matériaux de batteries en fin de vie) au premier trimestre 2025. Le norvégien Hydrovolt compte aussi implanter une petite unité de recyclage dans le Nord l'an prochain.

Axée sur le recyclage des matériaux critiques composant les batteries pour les réutiliser, la start-up lyonnaise Mecaware compte elle s'implanter à Béthune (Pas-de-Calais) d'ici 2028.

Mais il y a également des rétropédalages, reflet des incertitudes dans le secteur : en octobre, Eramet a suspendu son projet d'usine de recyclage de batteries à Dunkerque, "faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants", tandis que son partenaire Suez a maintenu le sien.

Li-Cycle, spécialiste canadien du recyclage des batteries lithium-ion, a aussi annoncé en mars une "pause" de son projet d'installation dans le Pas-de-Calais.

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Réactions

J'imagine que toutes ces usines sont classées Seveso ?

Possiblement, une vallée des larmes (?)
;0)

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