Publicité
Publicité
07/11/2024

Commerce : la crainte d'une Europe désunie face aux Etats-Unis de Trump

Par AFP

(AFP) - Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l'Europe redoute d'être la cible d'un durcissement des droits de douane américains et tente de surmonter ses divisions pour trouver une réponse commune.

Le président élu n'en a pas fait mystère pendant sa campagne : il veut prendre des mesures pour inciter les entreprises à relocaliser leur production aux Etats-Unis.
Fin octobre, il a comparé l'Union européenne à une "mini Chine" qui abuse des Etats-Unis en accumulant, année après année, des excédents commerciaux massifs. "Ils ne prennent pas nos voitures, ils ne prennent pas nos produits agricoles, ils ne prennent rien", a-t-il dénoncé.

Le républicain affirme vouloir augmenter les droits de douane entre 10 et 20% pour l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.

De quoi pousser l'Europe à se mobiliser ?

Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu'il avait "échangé" avec le chancelier allemand Olaf Scholz après l'élection de Donald Trump. "Nous allons oeuvrer pour une Europe plus unie, plus forte, plus souveraine dans ce nouveau contexte", a-t-il affirmé sur le réseau social X.

La réaction du chancelier allemand, plus prudente, ne mentionne pas cette quête de souveraineté. "Depuis longtemps, l'Allemagne et les États-Unis travaillent ensemble avec succès pour promouvoir la prospérité et la liberté des deux côtés de l'Atlantique. Nous continuerons à le faire pour le bien-être de nos citoyens", a déclaré Olaf Scholz.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est placée sur la même ligne. "Travaillons à un partenariat transatlantique qui continue d'avoir des résultats pour nos citoyens. Des millions de jobs et des milliards en matière de commerce et d'investissements dépendent de chaque côté de l'Atlantique du dynamisme et de la stabilité de notre relation", a-t-elle déclaré.

La fin de l'Europe naïve ?
  
La France plaide pour une Europe moins "naïve" également soutenue par l'ancien Premier ministre italien Mario Draghi qui y voit même une nécessité pour éviter un déclassement de l'économie européenne face aux Etats-Unis et à la Chine.
La proposition d'une politique commerciale plus pragmatique figure en bonne place dans le rapport publié en septembre par l'ancien président de la Banque centrale européenne et qui sera discuté par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, réunis en sommet jeudi et vendredi à Budapest.

"Les Européens resteront-ils unis face à Trump et capables d'identifier un intérêt européen commun ? Cela va être compliqué", s'inquiète pourtant Sylvie Matelly, directrice de l'Institut Jacques Delors.
"La politique commerciale européenne pourrait être la première victime de l'élection du nouveau président américain. L'Allemagne vend énormément de voitures aux Etats-Unis et devrait freiner une réaction européenne aux droits de douane imposés par Trump".

L'Europe a déjà subi de plein fouet ces derniers mois l'Inflation Reduction Act (IRA) du président Joe Biden, un plan protectionniste de subvention des industries vertes américaines.
Ces aides publiques géantes ont été décidées et mises en oeuvre au détriment de concurrents européens déjà affaiblis par la flambée du coût de l'énergie dans l'UE après l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la rupture des approvisionnements en gaz russe bon marché.

Un problème d'autant plus grave que l'Europe subit au même moment les subventions de Pékin à l'industrie chinoise, notamment dans les véhicules électriques.
Ce sujet a illustré récemment les divisions de l'Union européenne mais aussi sa capacité à adopter une réponse commune.

Alors que l'industrie automobile européenne est au plus mal et multiplie les suppressions d'emplois, l'UE a finalement réussi à mettre en place fin octobre des droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine.
La Commission, soutenue par la France, l'Italie et la Pologne, a agi malgré l'opposition d'un groupe d'Etats membres mené par l'Allemagne dont les constructeurs sont très engagés en Chine.
 

Publicité

Réactions

... La souveraineté européenne ?
On va être très vite fixé avec les choix concernant les investissements de défense des nations européennes ...
Pas sûr que ce soit la "souveraineté" qui l'emporte notamment chez nos "amis" Allemands ... En tous cas, il va falloir qu'ils se bougent là haut ...
;0)

Notre problème c’est Poutine en Europe pas DT

Oher Boise ... défaut de lecture ?
Relisez mieux mon.commentire . Vous verrez que c'est même pas votre "ami" Poutine le problème de l'Europe ...
Le problème de l'Europe c'est elle même...
En quelque sorte ...
;0)

"L'Allemagne vend énormément de voitures aux USA", NON les marques allemandes OUI. Les voitures des 3 grands acteurs sont fabriquées et vendues aux USA dans leurs usines essentiellement basées dans le Sud (Caroline du sud, Alabama,...). VW vient même d'investir 2 Milliards de $ dans une nouvelle usine et pour terminer l'usine BMW de Spartenburg exporte une partie de sa production hors USA...

Le président élu [...] veut prendre des mesures pour inciter les entreprises à relocaliser leur production aux Etats-Unis.
Si seulement on avait "le même à la maison".

Revenons à La Fontaine : quand la bise fut venue (réélection de Trump), l'UE se trouva fort dépourvue : pas de politique de Défense, pas d'armes à fournir à l'Ukraine, plus de gaz russe bon marché, le "droit à la paresse" revendiqué par 30% de Français qui votent NFP et j'en passe.
Chez Lidl c'est "on est mal patron"
Chez mon maçon préféré son adage est : c'est au pied du mur qu'on voit bien le mur. On y est. La vache, qu'est-ce qu'il est haut !

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Ressources Humaines

Dekra, partenaire de Wave depuis 7 ans, déploie de nouvelles actions en faveur de la féminisation

Le groupe Dekra France, présent aux Rencontres Emploi Wave le 7 novembre 2024, poursuit la féminisation de ses équipes notamment dans le contrôle technique de véhicules. Interview de Amandine Monvoisin, responsable Diversité et Inclusion et témoignages de Renato Pereira, manager de dix centres de contrôle technique, Frédérique Ferret, adjointe manager d’un pôle poids lourds et Marie-Christelle Cochet, responsable d’activité du département Networks, pôle Business Consulting de Dekra Automotive Solutions.

Constructeurs

Paula Fabregat-Andreu, design Renault, élue Femme de l’Année 2024

Paula Fabregat-Andreu, directrice projets design des segments A et B (Clio, R5, R4, Twingo) de la marque Renault, a été élue Femme de l’année 2024 par un jury de journalistes réunis par l’association Wave - Les Elles de l’Auto. Elle recevra le prix de la Femme de l’Année le jeudi 7 novembre 2024, lors des Rencontres annuelles de Wave - Les Elles de l’Auto, qui se dérouleront au Pavillon Royal à Paris.

Nominations

ProovStation réorganise sa direction

Dans le cadre de son plan stratégique à horizon 2028, ProovStation annonce des changements au sein de sa direction : Gabriel Tissandier, cofondateur et directeur général, devient chief executive officer, succédant à Cédric Bernard qui conserve son mandat au sein du conseil d’administration.