07/12/2020 - #Renault
Xavier Kaufman, Après-Vente Renault : "Proposer systématiquement une offre alternative économie circulaire sur les véhicules plus anciens"
Par Florence Lagarde
Directrice de la rédaction et Directrice de la publication
Renault a signé un accord avec Faurecia Clarion Electronics pour proposer à ses clients garagistes et réparateurs une offre de réparation de pièces multimarques. Xavier Kaufman, directeur programme pièces et accessoires dans la business unit Après-vente Renault nous explique comment cette nouvelle offre s’insère dans la stratégie économie circulaire du constructeur.
"L’Après-vente, je le pense au sens large comme l’accompagnement des clients après la vente : comment assurer une mobilité durable à nos clients ? Nous le faisons traditionnellement avec la pièce neuve pour le parc récent et le réseau de marque. Nous avons l’ambition de couvrir tout le cycle vie du véhicule par des offres plus écologiques et un coût client ramené à la valeur résiduelle du véhicule. Nous devons systématiquement pouvoir proposer une offre alternative économie circulaire sur les véhicules plus anciens", explique Xavier Kaufman, directeur programme pièces et accessoires de Renault.
Numéro 2 au sein de la BU Après-Vente de Renault dirigée par Hakan Dogu, Xavier Kaufman a la responsabilité du business et de la coordination avec les fonctions transverses. Une fonction qui sera en première ligne dans le cadre du développement du projet d’écolonomie circulaire de Flins dont le Président de Renault Jean-Dominique Senard et le directeur général Luca de Meo ont dévoilé les ambitions le 25 novembre dernier.
L’accord avec Faurecia Clarion Electronics qui vient d'être annoncé pour les pièces électroniques concerne "la réparation de plus de 1.000 produits sur 23 marques de véhicules". Ces réparations seront réalisées dans les ateliers de l’équipementier avec un processus de diagnostic, réparation et contrôle qui se fera dans une période de "3 à 5 jours en moyenne". Cette offre sera intégrée à la plateforme de commandes de pièces de Renault.
Aujourd’hui, Renault compte une offre large de pièces dites de "l’économie circulaire" avec des pièces reconditionnées et des pièces de réemploi. Avec Faurecia le constructeur ajoute la réparation de pièces à son catalogue et suit de quelques mois le groupe PSA qui a signé un accord similaire en juin de cette année. "Nous avons la même logique que PSA et nous avons tous intérêt à développer un écosystème d’économie circulaire qui soit pérenne et rentable. Nous avons sélectionné Faurecia qui a beaucoup d’expertise sur le sujet, une très grande qualité de prestation de service et un catalogue très large. C’est une offre multimarque qui permet de répondre à tous les besoins", souligne Xavier Kaufman.
"La pièce remanufacturée que nous faisons à Choisy [activité qui sera transférée à Flins, NDLR] répond à un processus industriel avec le même niveau d’exigence que la pièce d’origine. C’est un business important et c’est la partie majoritaire en organes mécaniques pour tous les véhicules qui sortent de garantie. C’est aussi la seule offre quand les moteurs ne sont plus produits", explique Xavier Kaufman. "Cette offre existe depuis longtemps chez Renault et nous l’étendons sur les pièces multimédia et mécatroniques."
Les exigences de l’offre échange standard de remise à neuf ne sont cependant pas possibles pour toutes les pièces et ce partenariat avec Faurecia pour la réparation est complémentaire.
La troisième catégorie de pièces économie circulaire, c'est la pièce de réemploi (pour la carrosserie notamment) commercialisée via un partenariat avec Indra qui fédère un réseau de centres VHU et assure la qualité et la traçabilité des pièces.
Ces trois niveaux dépendent de la typologie des pièces. "Nous essayons de ne pas multiplier les solutions pour ne pas générer de la complexité. Notre objectif est de nous adapter au mieux à la baisse de la valeur résiduel du véhicule et de jouer sur le levier prix avec l’offre économie circulaire", explique Xavier Kaufman. Ainsi, les systèmes les plus anciens seront réparés dans le cadre de l’accord avec Faurecia tandis que les systèmes R-Link sont remis à neuf en échange standard.
Pour ces trois catégories de pièces "non neuves", il s’agit de positionner des prix qui permettent la réparabilité de véhicules plus ou moins vieux et "rendent la facture plus acceptable", souligne Xavier Kaufman.
Ainsi, les écarts de prix sont de -30 à -40% pour les pièces en échange standard, -50% à -70% pour l’offre de réparation et -60% à -70% pour la pièce de réemploi. "Ce sont des offres très complémentaires en fonction de l’âge moyen et il n’y a pas de cannibalisation", souligne Xavier Kaufman.
Toutes ces offres de pièces sont sur la plateforme d’e-commerce BtoB pour les réparateurs R-Parts et l’offre de réparation Faurecia y figure depuis mi-novembre. "Dès que nous avons ouverts les branchements sur R-Parts, les commandes sont rentrées. En période de Covid, nous avons été surpris par ce bon démarrage. Cela signifie qu’il y a une vraie attente."
Outre le gain économique pour le client, il y a l’avantage pour la planète. "Une pièce réparée par rapport à une pièce neuve, c’est 70% de gain en consommation d’énergie et de matériaux. C’est massif comme impact", note Xavier Kaufman.
L’accélération de la demande pour ce type de pièces est très net du côté des gestionnaires de flottes qui ont un focus sur la RSE. Pour les particuliers, c’est surtout le prix qui reste important avec une demande qui augmente sur le parc ancien. "Avec le vieillissement du parc, il y a une demande qui s’accroît pour l’économie circulaire", relève Xavier Kaufman.
Renault veut profiter de ce domaine de croissance pour élargir ses offres et l'envergure du projet économie circulaire de Flins lui permettra de s'appuyer sur un outil global. "Il y a encore de la place pour élargir nos offres en échange standard en allant de plus en plus vers l’électronique et pas mal de chose à faire pour renforcer la pièce de réemploi dans notre catalogue. Nous avons encore une grosse marge de progression. Ce qu’on va apprendre de Flins on pourra le dupliquer sur d’autres marché", note Xavier Kaufman.