14/10/2024 - #Stellantis
Tavares dénonce les coûts excessifs de Stellantis en Italie
Par AFP
(AFP) - Carlos Tavares, le patron de Stellantis, a dénoncé vendredi les coûts de production des voitures trop élevés en Italie en raison du prix de l'énergie, lors d'une audition devant des élus du parlement italien.
"Nous avons un plan précis, nous avons assigné de nouveaux produits à tous les établissements italiens jusqu'en 2030, dans certains cas 2033, mais ça ne suffit pas. Le problème principal, ce sont les coûts trop élevés en Italie, de 40% supérieurs aux coûts de nos concurrents", a dit Carlos Tavares, CEO de Stellantis, cité par des agences.
"Le coût de l'énergie est très élevé en Italie, le double de l'Espagne. C'est un immense inconvénient, il ne permet pas de défendre les marges" de bénéfice, a-t-il précisé.
"Produire des véhicules qui ne peuvent pas être achetés par la classe moyenne parce qu'ils coûtent trop cher est inutile", a lancé le patron de Stellantis, qui quittera son poste en janvier 2026.
La tension monte depuis plusieurs mois entre le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni et Stellantis, Rome reprochant au constructeur franco-italo-américain de délocaliser sa production dans des pays à bas coûts, au détriment des usines italiennes.
Le gouvernement a décidé mi-septembre de retirer les fonds publics européens destinés au projet d'une méga-usine de batteries pour voitures électriques dans le sud de la péninsule qui devait être construite par ACC, une coentreprise de Stellantis, Mercedes et TotalEnergies.
ACC avait annoncé en juin une "pause" dans la construction de deux usines, dont celle à Termoli en Italie et Kaiserslautern en Allemagne, invoquant la nécessité d'une mise à jour technologique des batteries à produire.
M. Tavares a renvoyé la balle aux élus italiens lors de son intervention.
"Pourquoi nous ne vendons pas de voitures électriques en Italie ? Elles coûtent trop cher. Nous devons les rendre accessibles à travers des incitations et des subventions. Comment ? C'est une décision qui vous appartient. Pour soutenir la demande, il faut d'importantes incitations, sinon nous ne réussirons pas", a conclu M. Tavares.