14/10/2021 - #Renault , #Fiat , #Stellantis
Les constructeurs doivent être plus solidaires de leurs sous-traitants, selon la ministre de l'Industrie
Par AFP
(AFP) - Les grands constructeurs automobiles français doivent donner "du temps et de la visibilité" à leurs sous-traitants pour bâtir une filière "solidaire" comme celle de l'aéronautique, a déclaré la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher mercredi.
En demandant la mise en place d'une "stratégie coopérative" dans l'automobile, Emmanuel Macron a "tout-à-fait" mis la pression sur Renault et Stellantis (alliance de PSA et Fiat) mardi lors de sa présentation du plan d'investissement France 2030, a estimé la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher sur France Inter.
"Le sous-texte de ce que le président a dit c'est que les relations dans la sous-traitance automobile entre donneurs d'ordre et sous-traitants sont souvent marquées par le court terme et par des demandes de baisse de prix difficilement supportables" a dit le ministre.
"L'enjeu c'est d'être capable d'avoir des partenariats stratégiques" où les équipementiers de l'automobile "puissent avoir le temps de s'adapter" a-t-elle ajouté.
"Bien sûr qu'ils doivent investir pour moderniser leurs lignes de production, mais pour le faire ils ont besoin d'avoir de la visibilité sur leurs commandes, c'est ce qu'on retrouve dans l'aéronautique et qui fonctionne", a déclaré Mme Panier-Runacher.
"Soyons lucides sur nous-mêmes, les 30 dernières années ont été cruelles pour l'industrie automobile française, c'est le fruit d'erreurs de politique industrielle, c'est le fruit de stratégie non coopérative entre les acteurs de l'industrie, eux-mêmes, ils ont une énorme responsabilité dans cette situation, et c'est le fruit d'un choix qui a été longtemps le choix français d'une sous-compétitivité industrielle" a tancé le président de la République mardi dans son discours de présentation de France 2030.
A cette occasion il a fixé pour objectif à la filière de produire sur le sol français "près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides" par an d'ici 2030 pour à la fois affronter la transition énergétique et l'abandon du moteur thermique, et maintenir l'emploi industriel en France.