La Fonderie de Bretagne reprise par Europlasma, 266 emplois sauvegardés

   "Le tribunal de commerce de Rennes a validé (...) l'offre de reprise de Fonderie de Bretagne portée par le groupe français Europlasma. Cette reprise, effective à compter du 1er mai prochain, va permettre de sauvegarder 266 emplois et de relancer l'activité industrielle sur le site", indique la FDB.
   Le projet représente "une opportunité unique car il va permettre un accroissement rapide de la production et une accélération de la diversification des activités en dehors du secteur automobile", d'après la même source.
   Ainsi, cette reprise "s'accompagne d'une mise en production rapide et massive de corps creux pour la fabrication d'obus de mortier. Cette production s'inscrit dans les priorités nationales fixées récemment en faveur du renforcement de la base industrielle et technologique de défense", souligne la FDB.

   L'offre de reprise d'Europlasma était la seule qui avait été déposée au tribunal.
   Jérôme Garnache-Creuillot, PDG du groupe Europlasma, a également salué la décision du tribunal de commerce.
   "Notre projet permet de préserver des savoir-faire précieux ainsi qu'un outil industriel performant. Il redonne de la lisibilité industrielle en fondant le retournement sur une diversification accélérée dans le domaine de la Défense et structurelle dans les secteurs agricole ou ferroviaire notamment. Les synergies avec les autres entités du Groupe Europlasma sont nombreuses", a-t-il noté, cité dans un communiqué du groupe.

   Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci a aussi salué cette "excellente nouvelle".
   "L'État et les collectivités territoriales soutiennent le projet de reprise par l'apport d'un prêt de 7 millions d'euros en complément du financement apportés par Europlasma et de l'appui du groupe Renault", a indiqué le ministre dans un communiqué.
   Le secrétaire général adjoint de la fédération des travailleurs de la métallurgie CGT, Stéphane Flégeau, a précisé qu'il y avait actuellement 285 salariés à Caudan et qu'il n'y aurait "ni départ contraint, ni licenciement".
   "C'est un grand message pour tous les salariés qui se battent", a-t-il déclaré à l'AFP.

   Dans un communiqué commun, l'agglomération de Lorient et la région Bretagne évoquent "un tournant décisif pour cet acteur industriel stratégique de notre territoire et pour l'avenir industriel de notre pays".
   "Dans un contexte de tensions internationales et de réarmement stratégique, cette décision engage le site de Caudan dans une dynamique nouvelle tournée, pour une partie des activités, vers les besoins essentiels de défense et de souveraineté européenne", souligne le communiqué.
   
Investissement
   Le tribunal avait examiné le 16 avril l'offre de reprise de FDB par Europlasma, groupe français spécialisé dans la dépollution et la fabrication de pièces forgées pour l'industrie de la défense.
   A la sortie de l'audience, le PDG Jérôme Garnache-Creuillot avait déclaré aux journalistes qu'il s'engageait à investir à Caudan 15 millions d'euros sur trois ans.
   Ancienne filiale du constructeur automobile Renault, qui produit des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, FDB avait été placé en janvier en redressement judiciaire.
   La FDB avait été vendue en 2022 au fonds d'investissement allemand Callista Private Equity. Renault est resté son principal client, représentant 95% du chiffre d'affaires en 2024.
   En juillet 2024, FDB avait entamé des négociations avec un autre fonds d'investissement allemand, Private Assets, pour qu'il la rachète. Mais le refus de Renault de s'engager sur des commandes futures avait fait capoter les négociations, selon la direction de FDB.
   Créé en 1992, le groupe Europlasma, dont le siège social est situé à Morcenx-La-Nouvelle (Landes), est constitué de quatre pôles d'activité: les solutions plasma, l'industrie, le traitement des déchets dangereux et la décarbonation, selon son site internet. En 2023, le chiffre d'affaires du groupe s'élevait à 15,4 millions d'euros, d'après la même source.