30/10/2024 - #Stellantis
Italie : le secteur automobile vent debout contre des coupes dans les subventions
Par AFP
(AFP) - Les entreprises automobiles en Italie ont vivement protesté lundi contre le projet du gouvernement Meloni de réduire de 4,6 milliards d'euros les subventions destinées à la transition verte du secteur prévues entre 2025 et 2030.
"C'est un coup de tonnerre inacceptable qui contredit de manière criante l'importante activité que le gouvernement mène en Europe en faveur du secteur pour améliorer la réglementation", a protesté l'Association nationale des constructeurs automobiles (Anfia) dans un communiqué.
Ces coupes budgétaires surviennent en pleine polémique entre le gouvernement de droite et d'extrême droite avec le constructeur Stellantis, dont le patron Carlos Tavares n'a de cesse de réclamer davantage de subventions pour relancer les ventes de véhicules électriques.
Des réductions de fonds de 562 millions d'euros sont prévues pour la seule année 2025, selon des tableaux de chiffres qui figurent dans le projet de budget adressé au Parlement italien.
"Le secteur automobile est le principal secteur manufacturier italien, il emploie plus de 270.000 salariés directs, réalise un chiffre d'affaires de plus de 100 milliards d'euros et est le seul à devoir subir une transformation radicale en l'espace de quelques années", relève l'Anfia.
Mise à l'index par Bruxelles pour ses déficits "excessifs", tout comme la France, l'Italie est sous forte pression pour redresser ses comptes et baisser son énorme dette publique qui frôle les 3.000 milliards d'euros.
Le gouvernement Meloni s'est engagé à ramener le déficit public dès 2026 à 2,8% du produit intérieur brut (PIB), bien en dessous du plafond de 3% fixé par le Pacte de stabilité européen.
Ces coupes "frappent de plein fouet un secteur qui, pour faire face aux défis extrêmement exigeants de la transition écologique, (...) a besoin au contraire de politiques de soutien importantes", s'est insurgé Vinicio Peluffo, député du Parti démocrate (PD, centre gauche), en réclamant la démission du ministre des Entreprises Adolfo Urso.
Le ministre s'est voulu rassurant en affirmant que le gouvernement était "déterminé à faire en sorte que la filière automobile dispose des outils nécessaires pour relever le défi de la transition", sans toutefois promettre davantage de fonds.