21/11/2024
IG Metall menace d'un conflit social historique chez Volkswagen
Par AFP
(AFP) - Le groupe Volkswagen déclenchera un conflit social d'une ampleur inédite en Allemagne s'il maintient son projet de fermer des usines, ont mis en garde les représentants du personnel mercredi, à la veille d'une nouvelle séance de négociations avec la direction.
Sans renoncement à ses "positions maximales", le groupe prendrait "la responsabilité de nous entraîner dans un conflit social comme cette république n'en a pas connu depuis des décennies", a menacé Thorsten Gröger, négociateur du syndicat IG Metall, lors d'une conférence de presse.
Représentants du personnel et du premier constructeur européen négocient depuis plusieurs semaines un plan d'économies drastiques pour réduire le coûts de production du groupe en Allemagne et redresser sa compétitivité en berne.
Des grèves sont possibles chez le premier employeur industriel d'Allemagne après une période de dialogue social obligatoire, soit à partir de décembre.
Un conflit social tomberait au pire moment, "dans une situation de crise géopolitique, de faiblesse économique, d'un gouvernement sans majorité et d'une industrie dans une mutation comme nous n'en n'avons guère connue", a ajouté le syndicaliste.
La crise chez Volkswagen est emblématique des difficultés de l'industrie allemande dont la faiblesse ébranle toute l'économie du pays, s'ajoutant une situation politique incertaine depuis la rupture de la coalition d'Olaf Scholz début novembre.
Fin octobre, la direction du groupe a dévoilé un plan de réduction de 10% des salaires et une révision du système des primes, qui lui permettraient de réaliser une partie des milliards d'économies visés pour redresser sa compétitivité.
IG Metall se dit prêt à négocier si Volkswagen renonce à des licenciements secs et des fermetures d'usines, qui seraient une première dans l'histoire du groupe.
Lors de la conférence de presse, le syndicat et le comité d'entreprise ont présenté un "plan d'avenir" selon lequel les salariés et les membres de la direction renonceraient temporairement à une partie de leurs bonus et aux augmentations de salaires, contre un allègement du temps de travail, pour répondre aux problème de la surcapacité de certaines usines.
Ce programme permettrait d'économiser 1,5 milliards d'euros, ont expliqué les syndicats, une somme encore loin des milliards jugés nécessaires par la direction.