24/01/2025
Face à Trump, Bardella appelle à la suspension du Pacte vert européen
Par AFP
(AFP) - Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a demandé jeudi "la suspension immédiate du +Green Deal+", ou "Pacte vert", dont l'objectif est d'atteindre la neutralité carbone dans l'UE d'ici 2050, face au mouvement de dérégulation enclenché par Donald Trump aux Etats-Unis.
"Négocié main dans la main par la droite, les macronistes et la gauche au Parlement européen, le +Green Deal+ est probablement l'un des plus grands plans de décroissance qu'ait connu notre continent ces 50 dernières années", estime dans un entretien au JDD Jordan Bardella, qui dirige le groupe parlementaire d'extrême droite Patriotes pour l'Europe (86 eurodéputés sur 720) dans l'hémicycle de Strasbourg.
"L'inflation de normes que promet (le Pacte vert), comme la multiplication de contraintes à la croissance qu'il sous-tend, condamnera notre économie, de l'agriculture à l'industrie automobile, de l'intelligence artificielle à notre politique énergétique", prédit encore J. Bardella, qui dit craindre que ces réglementations ne relèguent l'Europe "à la marge du monde".
Alors que l'UE s'est fixé pour horizon d'atteindre la neutralité climatique en 2050, la Commission européenne était parvenue lors de la précédente mandature (2019-2024) à faire adopter au Parlement européen un ambitieux "Green Deal" avec des mesures qui ont marqué les esprits comme l'interdiction à la vente de voitures thermiques neuves en 2035.
Si la gauche et le groupe Renew - dans lequel siègent les macronistes - défendent ce paquet réglementaire, la droite européenne a parfois affiché son scepticisme quant à sa mise en oeuvre.
A la tête de la Commission, Ursula von der Leyen assure maintenir un "engagement très clair", mais de manière "ouverte aux technologies, avec des investissements et des innovations", avait-elle expliqué à l'automne.
Jordan Bardella considère pour sa part que "pour exister face à l'Amérique de Trump, il faut déverrouiller toutes les contraintes qui pèsent sur la croissance en France et en Europe".
"Je refuse les thèses collapsologues (qui prédisent l'effondrement de la civilisation industrielle, NDLR) autant que la dramatisation d'un défi aussi important pour le XXIe siècle", poursuit-il.
A propos du président américain, le président du Rassemblement national estime encore que son parti avait "prévu avant tout le monde" ce qu'il désigne comme un "nouvel ordre international basé sur l'affirmation des Etats Nations, sur la protection des identités et des intérêts nationaux".
"Cela fait de notre famille de pensée l'interlocuteur privilégié de ce grand mouvement mondial", fait-il encore valoir.