Publicité
Publicité
24/01/2025

A Davos, le patron de TotalEnergies appelle l'UE à "protéger" son industrie verte

Par AFP

(AFP) - "Je ne suis pas protégé" : à Davos, le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné a appelé jeudi l'Union Européenne qui vise la neutralité carbone en 2050 à mieux protéger son industrie verte face à la concurrence, notamment chinoise.

Le PDG de TotalEnergies entendait souligner les contradictions du Pacte vert de l'UE, la stratégie européenne de croissance verte pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : elle suppose de mobiliser massivement les énergies renouvelables, alors que ce secteur est fragilisé en Europe par une concurrence rude jugée déloyale par des industriels.

"Nous avons besoin de réconcilier l'objectif" du Pacte vert et de "l'industrie verte", a déclaré le dirigeant lors d'une conférence sur l'électricité européenne à laquelle prenait part Maros Sefcovic, vice-président exécutif de la Commission européenne pour le Green Deal européen.

Il a cité deux exemples : le SAF, le carburant durable d'aviation, et les panneaux solaires. "Aujourd'hui j'investis dans des usines en Europe (...) pour produire du SAF, mais je vois des importations de SAF venant de Chine qui est à un coût bien inférieur à ce que je peux produire en Europe. Je ne suis pas protégé", a déclaré Patrick Pouyanné.

Pour le PDG du groupe pétro-gazier français qui se diversifie et consacre un tiers de ses investissements aux énergies renouvelables, "l'agenda [vert de l'UE] ne protège clairement pas les industries européennes", alors que les États-Unis "l'ont fait sous Joe Biden", à travers le méga-plan de soutien à l'industrie verte américaine IRA (inflation reduction act).

"Je suis un gros investisseur dans le solaire aux États-Unis (...) Si je veux avoir une incitation fiscale, je suis obligé de prendre des fabricants de panneaux solaires aux USA", a-t-il expliqué.

Il reconnait que produire ces technologies plus propres "coûte plus cher en Europe", mais "nous devons trouver un moyen de protéger" l'industrie, et "cela signifie donner une préférence aux produits européens".

Le PDG du groupe français, qui se présente comme le principal exportateur de gaz liquéfié (GNL) des États-Unis, est un des patrons qui interrogeront Donald Trump durant sa visioconférence au Forum de Davos jeudi prévue à 16H00 GMT.

Partager cet article

Envoyer cet article à un ami

Les champs suivis d'un astérisque sont obligatoires.

Publicité

Réactions

Aucun commentaire, soyez le premier à participer !

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Analyse

Donald Trump succède à Joe Biden, des ruptures et de la continuité

Joe Biden a remis les clés de la Maison Blanche à son prédécesseur. Les différences de politiques sont importantes quant aux normes d’émissions. Malgré de profondes différences, il est difficile d’ignorer une certaine continuité entre les politiques démocrates et républicaines. L’emploi, la croissance, la protection des données, les risques en termes d’intelligence stratégique et le protectionnisme vis-à-vis de la concurrence chinoise sont autant d’éléments communs aux deux partis américains.

Moto

Marché moto : le roadster toujours devant, le trail progresse

L’analyse du marché de la moto 2024 par familles démontre que le roadster reste la catégorie de motos préférée des Français, avec quasiment 30% des ventes totales (toutes cylindrées confondues), à quasi-égalité avec les scooters (3-roues et électriques intégrés). Le marché français du 2-roues motorisé reste donc avant tout “utilitaire”.

Analyse

CAFE 2025 : les accords de pooling, coûteux aveux d’échec

Pour la première fois, plusieurs constructeurs n’ont pas attendu la fin de l’année pour signer un accord de pooling comme c’est habituellement le cas. C’est bien la démonstration que la demande des constructeurs d’aménagement de la mesure de la conformité CO2 en 2025 est légitime, malgré le déni de la Commission. Explications sur les raisons des décisions de ces accords de pooling et leurs conséquences.