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04/02/2025 - #Renault , #Bmw , #Stellantis

Droits de douanes aux Etat : quelles conséquences pour les entreprises européennes ?

Par AFP

(AFP) - L'Europe est-elle la prochaine sur la liste ? A partir de mardi, Washington imposera 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois.

Or, le président américain Donald Trump a suggéré dimanche que l'UE pourrait aussi se voir imposer des nouveaux droits de douane. Quels secteurs pourraient être les plus touchés ?

Route tortueuse pour l'automobile
Chaque année, plus d'un million de véhicules s'échangent entre l'UE et l'Amérique du Nord, selon l'Association européenne des constructeurs.

L'Allemagne est la plus exposée, les Etats-Unis représentant son deuxième marché d'exportation pour les véhicules après la Chine.

Conséquence : au lendemain des propos de Donald Trump, les constructeurs dévissaient lundi en Bourse, tout comme les équipementiers. Stellantis (-6,6%) et Renault (-1,5%) s'enfonçaient dans le rouge à Paris à la mi-journée et, en Allemagne, Mercedes (-4,4%), BMW (-4,2%) et Volkswagen (-6,5%) vivaient une journée noire. D'autant plus que certains constructeurs, comme ce dernier, BMW ou le groupe Stellantis, ont une importante présence au Mexique.

Des droits de douane plus élevés viendraient encore alourdir les difficultés de l'automobile européenne, déjà fragilisée par la baisse de la demande mondiale, la hausse des prix de l'énergie et la concurrence chinoise.

Il y a quelques jours, le patron de BMW, Oliver Zipse, a cherché à convaincre l'UE de réduire ses taxes sur les importations de voitures américaines. "Nous devrions discuter de la réduction des barrières commerciales plutôt que de leur augmentation", a-t-il argué, appelant l'UE à "faire un grand pas" en abaissant ses droits de douane à 2,5%, comme aux États-Unis, contre 10% actuellement.

Mal de crâne pour la chimie
Même incertitude pour la chimie, notamment en Allemagne, pays de mastodontes comme Bayer ou BASF : les États-Unis sont le marché d'exportation le plus important pour les produits chimiques et pharmaceutiques allemands hors UE.

La France, elle, exportait en 2022 plus de 17% de ses médicaments vers les Etats-Unis, son premier marché hors Europe. Selon Allianz, le secteur pharmaceutique est lui aussi exposé, notamment en Irlande, en Suisse et en Belgique. Même si ses experts n'anticipent pas de "choc commercial" sur ces produits, vaccins ou dispositifs médicaux.

Goût amer dans l'agroalimentaire
Le deuxième mandat de Trump ravive des souvenirs douloureux dans le secteur de l'agroalimentaire, en particulier pour les viticulteurs.

Les États-Unis sont le premier débouché des vins français à l'export. Or, des taxes douanières de 25% avaient été imposées en octobre 2019 par l'administration Trump sur certains produits, dont des fromages, des vins, puis le cognac quelques mois en fin de mandat... Des droits de douane punitifs sur cette eau-de-vie compliqueraient significativement la vie des producteurs, déjà touchés par des mesures similaires de la part de Pékin.

D'autres produits alimentaires sont concernés. Ainsi, l'Espagne, premier exportateur mondial d'huile d'olive, avait souffert avec l'instauration de droits de douane supplémentaires aux Etats-Unis lors du premier mandat Trump.

Cette taxe a été jugée illégale par l'OMC en 2021 mais les Etats-Unis ne se sont toujours pas conformés à cette décision sur les importations d'olives espagnoles, selon une décision du gendarme du commerce mondial en février.

Depuis 2019, les exportations d'olives espagnoles ont chuté de 70%, déplore le secteur.

L'énergie entre deux feux
Avec Donald Trump, l'industrie gazière et pétrolière voit le retour aux affaires d'un partisan des énergies fossiles. Mais, pour les énergies renouvelables, la situation est plus problématique, le dirigeant américain ne cachant pas son aversion pour le verdissement de l'économie.

Les spécialistes estiment que l'industrie des renouvelables pourrait voir la demande américaine reculer, d'autant plus si viennent s'ajouter des droits de douane additionnels. Par ailleurs, face aux difficultés à se développer aux Etats-Unis, la Chine pourrait vouloir se concentrer davantage encore sur le marché européen, une concurrence accrue pour les acteurs régionaux.

Bras de fer dans l'acier ?
Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen", prévient-il dans une note.

Des droits de douane supplémentaires viendraient lester davantage une industrie déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu'au recul de la demande de la part du secteur automobile, l'un de ses gros clients. Les titres des groupes métallurgistes européens s'effritaient ainsi en Bourse lundi, comme celui d'ArcelorMittal (-3,7% à la Bourse de Paris à la mi-journée) ou de l'allemand Thyssenkrupp (-6,1% à la Bourse de Francfort).

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