Allemagne : la production industrielle recule de 2,4% en juillet, l'automobile pèse

Cet indicateur clé pour le secteur manufacturier a reculé de 2,4%, en données corrigées des variations saisonnières (CVS). Les analystes interrogés par Factset avaient prévu un léger recul de 0,5% en juillet.

La production a baissé dans la plupart des secteurs manufacturiers, avec un recul marqué de 8,1% dans l'industrie automobile qui traverse un trou d'air illustré par les difficultés du plus gros constructeur allemand Volkswagen, en pleine préparation d'un plan d'économies.

Les baisses dans la fabrication d'équipements électriques (-7,0%) et la fabrication de produits métalliques (-3,8%) ont également eu un impact négatif important.

L'activité dans les industries énergivores est en outre repartie en baisse, de 1,8% en juillet 2024, toujours en données CVS.

Après un rebond au premier semestre, ce secteur particulièrement touché par la hausse des prix d'énergie évolue toujours bien en-dessous de son niveau d'avant l'invasion russe de l'Ukraine.

Les exportations ont dans le même temps rebondi de 1,7% en juillet sur un mois, selon un communiqué distinct de Destatis.

Elles ont été tirées par une hausse de 4% des marchandises à destination de la zone euro.

Comme les importations ont augmenté plus vite sur un mois (+5,4%), en particulier celles venant de la zone euro (+9,3%), l'excédent commercial retombe à 16,8 milliards d'euros, contre plus de 20 milliards en juin.

"La phase de faiblesse de la conjoncture allemande se poursuit", constate Jens-Oliver Niklasch de la banque LBBW.

"Les indicateurs les plus récents de la conjoncture mondiale indiquent également que la demande étrangère restera faible dans les mois à venir. Il ne faut donc pas s'attendre à court terme à une reprise sensible de l'industrie exportatrice en Allemagne", a commenté le ministère de l'Economie.

L'activité économique allemande ne devrait pas rebondir prochainement, selon les derniers indicateurs de confiance des chefs d'entreprises, des investisseurs et des ménages, qui prévoient une seconde moitié d'année difficile.

Dans ses dernières prévisions du printemps, le gouvernement allemand prévoyait une croissance de 0,3% pour l'ensemble de l'année, bien en deçà des 0,8% attendus par Bruxelles pour la zone euro.

Mais plusieurs instituts économiques se montrent plus pessimistes et ont révisé leurs prévisions, prévoyant, au mieux, une stagnation du PIB cette année.

Le DIW de Berlin prévoit ainsi un PIB stable en 2024, après avoir tablé sur une hausse de 0,3 % en juin, car la légère reprise du début de l'année s'est de nouveau affaiblie, a-t-il indiqué vendredi.