13/09/2024
Taxes sur les voitures électriques : rencontre UE-Chine à Bruxelles le 19 septembre
Par AFP
(AFP) - Le ministre chinois du Commerce Wang Wentao doit rencontrer le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis à Bruxelles la semaine prochaine pour tenter d'éviter la mise en place de droits de douane par l'UE sur les voitures électriques chinoises.
La Commission européenne a annoncé le 20 août sa décision de surtaxer pendant cinq ans les voitures électriques provenant de Chine. Pékin est accusé d'avoir faussé la concurrence en subventionnant massivement les constructeurs sur son territoire, leur permettant d'offrir des prix inférieurs.
Wang Wentao discutera de cette question avec Valdis Dombrovskis le 19 septembre, a déclaré le porte-parole de la Commission, Olof Gill, lors d'un point presse. Avant de devenir définitifs, les droits de douane doivent être confirmés par un vote des 27 États membres de l'Union européenne, avant la fin du mois d'octobre. Ils sont divisés sur le sujet.
En déplacement à Shanghai, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a appelé mercredi les pays membres de l'UE et la Commission à "revoir" leur position.
Pékin a lancé en représailles aux annonces de l'UE une enquête anti-dumping sur les importations de porc et de produits à base de porc, dont l'Espagne est le plus grand exportateur européen vers la Chine.
M. Sanchez a reçu mercredi le soutien du chancelier allemand, Olaf Scholz, qui avait exprimé de longue date son hostilité aux taxes sur les véhicules chinois défendues notamment par la France.
La puissante industrie automobile allemande est fortement implantée en Chine, premier marché mondial, et redoute une guerre commerciale.
"Nous partageons la même orientation" que M. Sanchez, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.
Les pays membres ont toutefois peu de chance d'empêcher la mise en place de taxes, largement soutenue au sein du Conseil. Pour contrer la Commission, ils doivent réunir 15 Etats sur 27 représentant 65% de la population de l'UE.
Or, comme souvent, l'Allemagne risque de s'abstenir, paralysée par les divisions entre Verts, libéraux et sociaux-démocrates au sein du gouvernement fédéral.
La Chine a par ailleurs déposé un recours auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et a également ciblé les importations de produits laitiers européens avec une enquête anti-subventions.
Le porte-parole de la Commission a répété jeudi que l'UE était "ouverte à une solution négociée" avec Pékin. Cependant, l'exécutif européen a pour l'instant jugé insuffisantes les propositions soumises par des constructeurs chinois.
"Plusieurs exportateurs" ont proposé de s'engager à respecter des prix d'importation minimums dans l'UE afin de compenser les subventions incriminées. Après avoir "minutieusement" examiné les offres, "la Commission a conclu qu'aucune d'entre elles ne répondait à ses exigences", a déclaré M. Gill.