08/12/2023 - #Renault , #Tesla , #Honda , #Geely , #Lotus , #Nio , #Nissan , #Fiat , #Stellantis
Stellantis va tester l’échange de batterie
Par AFP
Si votre voiture électrique est à plat, changez de batterie en cinq minutes : les batteries échangeables vont être testées par Stellantis, à l'image de ce que fait le Chinois Nio.
Stellantis va tester cette technologie à Madrid sur une flotte de petites Fiat 500 électriques avec la start-up Ample, ont annoncé les deux partenaires jeudi lors d'une conférence de presse.
Le constructeur a passé un accord avec cette entreprise californienne qui développe des batteries et des stations d'échange. Elle les a notamment déployées en partenariat avec les VTC d'Uber autour de San Francisco.
Alternative à la recharge sur une borne, l'échange de batterie permet au conducteur d'une voiture électrique de s'arrêter à une station pour changer sa batterie «à plat» en moins de cinq minutes, comme s'il faisait un plein d'essence.
Il évite ainsi la charge lente à domicile, ou le recours à une borne à haute puissance, plus chère et gourmande en énergie. Et supprime l'angoisse de la panne sèche.
En pratique, une fois le véhicule garé dans une petite station d'échange, un bras robotisé lui passe dans les entrailles pour y installer une nouvelle batterie.
De Better Place à Nio
L'échange de batteries était pourtant donné pour mort avec la faillite en 2013 d'une autre start-up, Better Place.
Celle-ci avait commencé à lancer en Israël et au Danemark des stations d'échange pour des véhicules du groupe Renault-Nissan.
Mais Tesla a commencé à déployer promptement ses chargeurs rapides pour voitures électriques, ouvrant une autre voie prometteuse.
Depuis, le constructeur chinois Nio est un des seuls avec Ample à miser sur l'échange de batteries.
Nio a déjà ouvert plusieurs centaines de stations d'échange en Chine, et une trentaine en Europe (Allemagne, Norvège et Suède).
Un autre constructeur chinois, Geely, maison-mère de Volvo et Lotus, a rejoint le système fin novembre.
L'échange de batteries s'est aussi développé dans le monde du deux-roues dans le cadre d'un consortium mené par les géants du secteur Honda, Yamaha et Piaggio, ainsi que par les industriels Samsung ou LG ou le français Forsee Power.
Pour Stellantis, cette technologie sera testée sur une flotte de Fiat 500 proposées en libre-service en Espagne. Quatre stations sont déjà opérationnelles à Madrid et neuf supplémentaires sont en projet.
Composées de petits modules, plutôt que d'un gros pack de 400 kilos, les batteries d'Ample ont l'avantage de s'adapter à la forme de chaque véhicule.
"Cela simplifie les systèmes robotiques, réduisant largement le coût d'installation des stations d'échange", souligne Khaled Hassounah, le PDG d'Ample.
Bientôt en série ?
Si Better Place avait échoué, Ample comme Nio y croient encore. "Il ne suffit pas d'avoir l'idée en premier, il faut répondre à des défis fondamentaux pour rendre cette idée viable", a souligné M. Hassounah. "Google n'était pas le tout premier moteur de recherche", a-t-il souligné.
La start-up a été financée à hauteur de plus de 260 millions de dollars, avec des investisseurs tels que les pétroliers Shell (déjà partenaire deu Nio), Repsol ou Eneos.
"C'est une solution économique, flexible et déployable rapidement", s'est félicité Ricardo Stamatti, vice-président de Stellantis pour la division Recharge et énergie.
L'échange est notamment adapté aux flottes de véhicules urbains (taxis, livreurs) mais aussi aux particuliers qui habitent en immeuble, sans parking.
Si le test est concluant, "vous pourriez avoir à choisir dans le futur entre des voitures électriques à batteries fixes ou échangeables, sur abonnement", a prédit M. Stamatti.
Le constructeur va travailler avec Ample à l'intégration de ces batteries échangeables dans les véhicules des marques du groupe. La Fiat 500 de série pourrait être la première à proposer ces batteries échangeables en option, a souligné M. Stamatti.