20/05/2021
Semi-conducteurs : pour Merkel, la dépendance de l'Asie crée un "malaise"
Par AFP
(AFP) - La chancelière allemande Angela Merkel a fait part lundi de son "malaise" face à la dépendance européenne vis à vis de l'Asie dans l'approvisionnement en semi-conducteurs, appelant à plus de production domestique dans un contexte de pénurie mondiale.
"Je ressens un malaise quand un grand bloc comme l'Union européenne n'est pas capable de produire des puces", a expliqué la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une conférence en ligne avec des chercheurs, relevant le risque que présente une "très grande dépendance" vis à vis des producteurs asiatiques.
Aujourd'hui, les usines d'électroniques de Taïwan comptent parmi les plus grands et les plus avancés producteurs au monde de puces de haute technologie, la Taïwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) étant leader sur ce marché.
Les perturbations dans la chaîne d'approvisionnement, déstabilisée par la forte demande en électronique et une reprise plus rapide que prévue de l'économie, ont notamment forcé plusieurs constructeurs automobiles européens et américains à ralentir leur production, faute de disposer des précieux composants.
"L'Europe a besoin de ses propres capacités de production car nous ne pouvons pas être certains que les autres partageront", a ajouté Mme Merkel, plaidant pour des "contrats en béton".
"Nous avons besoin de fiabilité sans qu'un évènement extérieur puisse soudainement entraîner un non-respect des contrats de livraison", a-t-elle détaillé.
"Nous avons besoin de discussions globales sur la confiance que nous pouvons nous faire les uns et les autres" et trouver des "accords multilatéraux", a poursuivi la chancelière, tout en notant l'ironie liée au fait que la plupart des machines utilisées pour fabriquer des puces ont été, elles, fabriquées en Allemagne.
L'Allemagne dispose avec des entreprises comme Infineon ou Bosch d'entreprises de pointe dans la fabrication de semi-conducteurs.
L'Union européenne cherche par ailleurs à rattraper son retard, visant un doublement de sa capacité de production et de part de marché d'ici à 2030 (10% aujourd'hui) grâce à des alliances entre industriels et chercheurs sur le continent.