02/02/2023 - #Renault , #Nissan
Renault-Nissan : pas un "divorce" mais "un nouveau départ"
Par AFP
(AFP) - Les nouveaux accords sur le point d'être finalisés entre Renault et Nissan ne marquent pas un "divorce" mais "un nouveau départ" qui est "prometteur" a déclaré mercredi le ministre français du Commerce extérieur Olivier Becht, en déplacement à Tokyo.
Les deux constructeurs automobiles ont confirmé lundi qu'ils s'apprêtaient à valider un rééquilibrage à parts égales de leurs participations croisées, impliquant que Renault limite sa participation au capital de Nissan à 15% contre 43,4% actuellement.
Le groupe japonais compte par ailleurs investir dans Ampere, le futur pôle électrique de son partenaire français devant être introduit en Bourse d'ici fin 2023, pour un montant encore non précisé.
"Si vous voyez ça comme un divorce ou comme une remise en cause, je vous laisse cette appréciation. Moi je vois ça comme un nouveau départ, comme un départ prometteur sur une base industrielle renouvelée", a déclaré Olivier Becht, ministre du commerce extérieur, lors d'une rencontre avec plusieurs médias dont l'AFP.
"Mon sentiment profond c'est qu'aujourd'hui l'importance ce n'est pas la question capitalistique (...). Aujourd'hui l'importance c'est la question industrielle" autour de la transition énergétique et des mobilités du futur, a-t-il estimé.
"Ce que je vois aujourd'hui, c'est que l'Alliance Renault-Nissan, à travers le nouvel équilibre bâti entre les marques, s'engage puissamment dans cette révolution industrielle", a-t-il encore ajouté.
"Nous avons partagé ensemble ce constat" avec le ministre japonais de l'Economie Yasutoshi Nishimura, a précisé M. Becht, qui s'est entretenu lundi avec lui à Tokyo.
"Nous nous félicitons des discussions constructives qui ont lieu entre Nissan et Renault. Nous espérons que la coopération progressera de manière à satisfaire pleinement les parties concernées et qu'il s'agira d'une situation gagnant-gagnant" avait réagi M. Nishimura après le communiqué commun des deux groupes lundi.
Selon deux sources proches du dossier interrogées par l'AFP, Renault et Nissan doivent officialiser leurs nouveaux accords lundi prochain à Londres, une fois que ceux-ci auront été approuvés par leurs conseils d'administration respectifs.
Leur mariage remonte à 1999, à une époque où Nissan connaissait de grandes difficultés financières et cherchait un allié pour se renflouer.
Mais au fil des ans, le déséquilibre originel de leurs participations croisées et l'ingérence occasionnelle de l'Etat français - toujours actionnaire de Renault à hauteur de 15% - avaient créé de profondes tensions entre les deux groupes.
Ces tensions avaient culminé avec la chute spectaculaire du grand patron de l'Alliance Carlos Ghosn, arrêté fin 2018 au Japon pour malversations financières présumées et qui a fui au Liban un an plus tard.