18/03/2021 - #Renault
Renault : les syndicats dénoncent un projet de "départs contraints" dans l'ingénierie
Par AFP
(AFP) - Les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC et SUD du centre technique de Renault à Lardy (Essonne) ont dénoncé mercredi un projet de "départs contraints" d'une "trentaine de salariés" de différents sites chargés de "la maintenance des moyens d'essais", que la direction veut "externaliser totalement", selon ces organisations.
"Cette fois, la ligne rouge est franchie !", protestent les quatre syndicats, opposés au "transfert" de ces salariés chez un sous-traitant.
"L'ingénierie vend désormais ses salariés avec leur activité ! Aujourd'hui, la maintenance et demain ?", s'inquiètent ces syndicats dans un tract commun.
Interrogée par l'AFP, la direction de Renault a répondu qu'elle ne ferait "pas de commentaire".
Les syndicats estiment de leur côté que Gilles Le Borgne, directeur de l'ingénierie du constructeur automobile, "sort du bois et veut désormais imposer des départs contraints", alors qu'un accord de suppression de 2.500 postes dans l'ingénierie en France a été conclu en novembre, prévoyant des départs volontaires via des pré-retraites ou une rupture conventionnelle collective (RCC) ouverte jusqu'à l'automne prochain.
"Ce projet est un coup de couteau dans le dos", s'indignent les syndicats, en craignant que cette première externalisation ne soit "qu'un début".
Sur la trentaine de salariés évoqués dans le tract, "une vingtaine" travaillent au centre technique de Lardy et "une dizaine" dans celui d'Aubevoye (Eure), a précisé à l'AFP Guillaume Ribeyre, délégué syndical central CFE-CGC de Renault.
Si ce projet était confirmé, "on ne serait plus sur du départ volontaire mais sur du départ contraint. Ces salariés n'auraient pas le choix et ils ne bénéficieraient pas des mesures d'accompagnement de la RCC", a souligné M. Ribeyre, en ajoutant que ce dossier pourrait être "évoqué fin mars en CSE" (comité social et économique).
"Si les salariés désignés volontaires ne veulent pas partir, ils risquent le licenciement sans indemnités", alors que "le président de Renault Jean-Dominique Senard avait promis un plan sans licenciements ni souffrance sociale", a relevé Florent Grimaldi, responsable CGT à Lardy.
Pour dénoncer ce projet, les syndicats appellent les salariés à débrayer et à se rassembler à partir de 10H00 jeudi, à Lardy et Aubevoye.
Concernant la RCC, qui permet "1.900 départs maximum", actuellement "environ 300 départs ont été validés", soit un démarrage "encore un peu timide", a indiqué M. Ribeyre.
Fin mai 2020, Renault avait annoncé un plan de suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 au total en France.