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27/05/2021 - #Renault , #Nissan

Plainte contre Carlos Ghosn visant le budget d'une filiale néerlandaise de Renault-Nissan

Par AFP

(AFP) - Une actionnaire de Renault a porté plainte la semaine dernière à Nanterre contre Carlos Ghosn concernant des "sommes conséquentes" versées à "l'insu des actionnaires" à la filiale néerlandaise RNBV par le groupe automobile lorsqu'il le dirigeait, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.

La plainte, rédigée le 18 mai, a été déposée auprès du parquet de Nanterre pour "présentation de comptes sociaux inexacts" et "non-respect des seuils de consolidation des comptes sociaux d'une filiale", a indiqué à l'AFP le conseil de l'actionnaire, Me Jean-Paul Baduel, confirmant une information de Libération.

Outre Carlos Ghosn, trois anciens administrateurs sont aussi visés : Marc Ladreit de Lacharrière, Philippe Lagayette et Thierry Bolloré, également directeur général de Renault.

Selon la plainte, consultée par l'AFP, la filiale néerlandaise RNBV, incarnant l'alliance de Renault et Nissan, a bénéficié d'un budget de 562,8 millions d'euros entre 2009 et 2018, "dont la moitié versée par Renault", soit 281,4 millions d'euros.

"Les comptes sociaux de Renault ont été débités, entre 2010 et 2018, de plusieurs dizaines de millions d'euros susceptibles d'affecter le résultat net de la société et le dividende versé à l'actionnaire", accuse la plainte.

"Ces faits se sont déroulés à l'insu des actionnaires et un soin particulier a été pris pour leur dissimulation, ainsi qu'il ressort des instructions de M. Carlos Ghosn" à son entourage proche, toujours selon la même source.

"C'est la dénonciation de la caisse noire de RNBV", a indiqué à l'AFP Me Baduel, qui s'est appuyé sur le rapport du cabinet Mazars pour étayer ses accusations.

Cet audit sur la gestion de l'alliance par Carlos Ghosn, que l'ancien homme d'affaires franco-libanais conteste, avait été commandé par le groupe automobile en 2019.

Contactée, l'agence de communication de M. Ghosn n'a pas souhaité commenter.

L'ancien PDG de Renault-Nissan doit être entendu à Beyrouth, où il vit depuis sa fuite du Japon en décembre 2019, à partir de lundi par des magistrats de Nanterre et Paris dans des informations judiciaires distinctes.

A Nanterre, la justice le soupçonne d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat entre Renault et l'établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées.

Les enquêteurs se penchent aussi sur des paiements considérés suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

A Paris, à la suite d'une plainte de la même actionnaire, des juges d'instruction s'intéressent depuis 2019 à des prestations de conseil conclues par RNBV avec l'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer.

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Réactions

Si on peut plus travailler avec ses potes dans un pays pas trop regardant sur les transferts financiers, maintenant...
;0))

Comme une fragrance d'Anonymous ... ?
... C'est le grand retour de l'actionnaire "masquée" ... Une émule à l'évidence plus timide que la sémillante Colette Neuville (?) qui, pour mémoire, avait démissionné de la présidence de l'Association des actionnaires minoritaires de Rino en 2016 ... en protestation de la mise en place des droits de vote double ... Ce singulier objet financier non identifié (ailleurs), initié notamment par le ministre de l'économie de l'époque ... lui aussi déjà très content de son intelligence.
;0)

Haaaaa le grand capitaine d'industrie que le monde entier nous enviait...

Tout cela est écoeurant et sali inutilement l'image des entreprises. Public concerné minoritaire dans des sociétés minoritaires en nombre (grandes entreprises).
Rapport INSEE du 27/02/2018 sur les tailles d'entreprises en France :
"La loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 a introduit une définition de l’ entreprise et de sa taille (décret n° 2008-1354) à partir de critères économiques qui conduit à une meilleure vision du tissu productif. Approchée par la notion de groupe , cette définition est, depuis 2013, affinée par un travail de profilage pour les plus grands d’entre eux. En 2015, on dénombre alors 3,82 millions d’entreprises dans les secteurs marchands non agricoles, dont 3,70 millions correspondent à une seule unité légale indépendante.

Cette définition économique de l’entreprise révèle la forte concentration du tissu productif. Sur ces 3,82 millions d’entreprises, 287 grandes entreprises (GE) emploient 3,9 millions de salariés en équivalent temps plein (EQTP), soit 29 % du total. À l’opposé, 3,67 millions, soit 96 %, sont des microentreprises ; elles emploient 2,4 millions de salariés en EQTP (18 % du total). Par-delà ce dualisme se dessine une partition assez équilibrée de la valeur ajoutée ou de l’emploi : 5 800 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 140 000 petites et moyennes entreprises (PME) non microentreprises emploient respectivement 25 % et 28 % des salariés (EQTP). Le secteur le plus concentré est celui des activités financières et d’assurances : 26 grandes entreprises y emploient 74 % des salariés. Dans les secteurs non financiers, les grandes entreprises dégagent près d’un tiers de la valeur ajoutée, les ETI un quart, les deux autres catégories en réalisent le reste à parts à peu près égales. En 2015, 57 % de la valeur ajoutée est ainsi produite par près de 6 000 entreprises (GE et ETI) qui réalisent aussi 85 % des exportations.

Les ETI se distinguent des autres catégories par leur orientation vers l’industrie manufacturière et par le poids des implantations étrangères. Parmi les 2,8 millions de salariés (EQTP) de l’industrie manufacturière, 38 % sont employés par des ETI. Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur, réalisant 34 % du chiffre d’affaires à l’export."...

Une hirondelle (ce qui est osé s'agissant de Ghosn) ne fait pas le printemps !
Pour ma part, dans le principe, j'aime les entreprises quelque soit leur "dimension" ...

Concernant l'éthique et les vapeurs que l'"on" pourrait avoir, bien souvent, il y aurait à redire dans différents compartiments concernant les PME/TPE ... Elles ont la "chance" de n'être tout simplement pas dans le viseur médiatique pour différentes raisons, notamment, une préférence marquée pour les gros titres sur les majors voire mamouths (sans stigmatiser)...

Quant aux ETI tricolores ... Oui ... il faut saluer d'ailleurs les entrepreneurs qui les mènent ... Vous devez savoir, cher Clerion, que, malheureusement, nous n'en avons pas assez en France au regard d'autres économies proches ... Mais bon, c'est notre histoire en quelque sorte, espérons une tendance haussière ... il faut aider les PME pour cela !
;0)

C'est Schweitzer qui a créé RNBV...
;0)

Ah il semblerait qu'un certaine Anne H...… , inspectrice du travail en retraite, se dissimulerait derrière le masque de l'anonyme actionnaire ayant porté plainte …
Qu'en pense Rachida ? … Affaire à suivre …
;0)

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