Nissan plein d'optimisme après un exercice 2022/23 "solide"

Nissan confirme ainsi son redressement, après être sorti en 2021/22 de deux exercices annuels profondément dans le rouge à cause de la pandémie et d'une douloureuse restructuration de ses activités mondiales.

L'allié du français Renault s'attend à une envolée de 42% de son bénéfice net en 2023/24 à 315 milliards de yens (2,1 milliards d'euros), après avoir dégagé un bénéfice net de 221,9 milliards de yens (1,5 milliard d'euros) sur son exercice annuel écoulé (+3%), selon un communiqué.

Le groupe prévoit aussi un bond de près de 38% de son bénéfice opérationnel annuel à 520 milliards de yens contre 377,1 milliards de yens en 2022/23 (+52,5%).

Et il mise sur une croissance de 17% de son chiffre d'affaires annuel, à 12.400 milliards de yens (84 milliards d'euros au cours actuel), après un bond de 25,8% de ses ventes sur l'exercice écoulé à près de 10.600 milliards de yens.

Ses résultats sont par ailleurs légèrement supérieurs aux prévisions que le groupe avait pourtant actualisées fin avril.

L'environnement de marché a été "difficile" en 2022/23, avec notamment la pénurie prolongée de semi-conducteurs, la flambée des prix des matières premières et les perturbations des chaînes d'approvisionnement dues aux confinements en Chine, a rappelé le directeur général de Nissan Makoto Uchida, cité dans le communiqué.

Revanche
Mais le groupe a pu récolter les fruits de son plan de transformation Nissan Next lancé en 2020, axé sur la rentabilité et une meilleure discipline financière, selon son directeur général.

Son bénéfice opérationnel annuel a aussi été amplifié par des effets de change très favorables liés à la chute du yen par rapport au dollar.

Le contexte de marché devrait devenir "encore plus compliqué" durant ce nouvel exercice avec le ralentissement économique mondial et les risques géopolitiques constants. Mais Nissan est désormais bien armé pour surmonter ces vents contraires, grâce notamment à des véhicules "compétitifs", a assuré M. Uchida.

Nissan table sur un rebond de 21% de ses ventes en volume sur son nouvel exercice, à 4 millions d'unités, après une baisse de 14,7% en 2022/23 notamment due à leur déclin en Chine.

L'entreprise va par ailleurs offrir un dividende de 10 yens par action au titre de l'exercice écoulé, soit le double de ce qu'elle avait prévu initialement, et promet un dividende unitaire de 15 yens ou plus pour 2023/24.

Les bénéfices de Nissan sur son dernier trimestre vont entraîner une contribution positive estimée à 311 millions d'euros au résultat net du premier trimestre 2023 de Renault, a précisé jeudi ce dernier dans un communiqué distinct.

Les bons résultats et la confiance du groupe nippon ressemblent à une revanche sur l'agence de notation Standard & Poor's, qui en mars a relégué Nissan au rang d'investissement spéculatif, considérant qu'une nette amélioration de sa rentabilité et de ses ventes était "improbable" dans les prochaines années.

Rebond impératif en Chine
Le groupe a toutefois du pain sur la planche, notamment en Chine, un marché essentiel pour lui où il doit absolument rebondir rapidement.

Outre les difficultés liées à la stratégie "zéro Covid" longtemps poursuivie par Pékin, Nissan y a aussi pâti de la concurrence de plus en plus rude des constructeurs locaux, en particulier sur le segment de l'électrique, devenu très dynamique.

Son directeur opérationnel Ashwani Gupta a reconnu jeudi lors d'une conférence de presse que Nissan n'avait pas bien anticipé l'ampleur de la récente vague électrique sur le marché automobile chinois.

Comme les autres constructeurs nippons, Nissan est actuellement distancé sur ce segment, bien qu'il ait été un pionnier mondial en la matière avec son modèle Leaf, dont la première génération est sortie en 2010.

Son expérience dans l'électrique pourrait toutefois lui permettre d'accélérer plus vite dans ce segment que d'autres constructeurs japonais.

Dans le cadre d'un accord sur une vaste refonte de son alliance avec Renault annoncé début février, qui comprend notamment un rééquilibrage à parts égales de leurs participations croisées, Nissan a aussi prévu d'investir dans Ampère, futur pôle électrique de son partenaire français.