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23/06/2022 - #Renault

Le syndicat CGT Renault Sandouville nous a demandé la publication d'un droit de réponse

Par Florence Lagarde
Directrice de la rédaction et Directrice de la publication

Suite à notre article paru le mardi 24 mai 2022, "Sandouville : la Cour de cassation remet la CGT à sa place", le syndicat CGT Renault Sandouville a souhaité exercer son droit de réponse avec le texte que nous publions ci-dessous.

Dans notre article "Sandouville : la Cour de cassation remet la CGT à sa place" disponible en intégralité sous ce lien nous faisions état de la décision de la Cour de cassation dans le cadre de la procédure qui avait abouti à la fermeture administrative de l'usine Renault de Sandouville du 11 au 21 mai 2020. 


Voici le texte que nous a demandé de publier l'avocat du syndicat, Karim Berbra :

"A titre liminaire, le syndicat CGT ne peut que regretter que vous n'ayez pas pris la peine de prendre son contact pour tenter de comprendre cette affaire, ce qui semblait être un minimum.

Dans ce dossier, il était question de deux problématiques.

1) Une première problématique était relative au non-respect des règles pour la consultation des représentants du personnel.

Sur ce point la Cour de cassation n'a absolument pas jugé qu'il n'y avait aucune violation des règles, ce qui aurait alors déjugé le syndicat CGT. La Cour de cassation a simplement indiqué que ce n'était pas au seul syndicat CGT d'agir en justice pour les faire respecter, mais aussi aux autres organisations syndicales, à travers le CSE, qui ont également des représentants du personnel.

A toutes fins, je me permets de vous rappeler que le Président du Tribunal Judiciaire du Havre, seul juge qui s'est prononcé sur le fond de l'affaire, avait effectivement relevé que les règles n'avaient pas été respectées, après avoir considéré que le syndicat CGT avait le droit d'agir en justice.

Le syndicat CGT n'a donc absolument pas été "remis à sa place" comme vous l'indiquez en tête de votre article ; ce sont plutôt les autres organisations syndicales qui l'ont été dès lors qu'elles se devaient de faire le nécessaire pour faire respecter les droits des représentants du personnel, ce qu'elles n'ont pas fait.

2) Une seconde problématique était relative au non-respect par l'entreprise des règles applicables en matière de santé et de sécurité au travail pour préserver la santé des travailleurs de l'usine, et notamment sur l'insuffisance des mesures prises par l'entreprise.

Sur ce point, et vous conviendrez qu'il est important (sauf à penser que la santé des travailleurs n'a pas d'importance), la Cour de cassation a largement donné raison au syndicat CGT, ce que votre article ne mentionne absolument pas.

Masquer cet aspect primordial du dossier sous le vocable "d'autres aspects de la décision de la cour d'appel de Rouen" laisse croire à vos lecteurs que ces autres aspects soient des problématiques mineures.

Et une nouvelle fois, je me permets de vous rappeler que le Président du Tribunal judiciaire du Havre, seul juge qui s'est prononcé sur le fond de l'affaire, avait effectivement relevé que les règles n'avaient pas été respectées. Affirmer que le protocole sanitaire était rigoureux est donc faux.

Aussi, laisser à penser que la CGT aurait été désavouée par la plus Haute Cour de justice française, comme vous le faites dans votre article, est juridiquement faux et factuellement erroné.

Enfin je me permets d'attirer votre attention sur le fait que le passage suivant de cet article pourrait être considéré comme diffamatoire :

"Il y a ainsi derrière cette affaire un comportement anti-démocratique de la part de la CGT qui se prétend seul légitime et ne conçoit pas d'autres points de vue que le sien."

Le syndicat CGT Renault Sandouville n'entend toutefois pas donner plus d'importance à votre article tant il est occupé à défendre quotidiennement les intérêts des travailleurs de l'usine, ce qui est et a toujours été sa priorité contrairement à ce qui est indiqué dans votre article."
 


A la suite de ce droit de réponse, il nous paraît nécessaire de repréciser un certain nombre de points.

Notre lecture de la décision de la Cour de cassation disponible sous ce lien n’est pas la même que celle du syndicat CGT.

1) Sur le premier point, celui de la légitimité

La décision dit que "les syndicats professionnels (…) n’ont pas qualité à agir aux lieu et place" des institutions représentatives du personnel. Et elle précise : "Ayant constaté l’absence d’action engagée par le comité social et économique à laquelle le syndicat aurait pu s’associer, la cour d’appel a exactement retenu que les demandes du syndicat étaient irrecevables, peu important qu’il invoque les stipulations d’un accord collectif au soutien de cette action."

La Cour de cassation ne dit donc pas que c’était aux autres organisations d'agir en justice, mais que seul le CSE pouvait le faire. C’est pourquoi nous avons considéré que le syndicat CGT n’était pas "à sa place" ou dans son rôle dans le cadre de cette action.

Les autres organisations, CFDT, FO et CFE-CGC, ont déploré cette action en justice et ne font pas la même analyse des faits que le syndicat CGT.

La Cour de cassation n’a pas remis à leur place les autres organisations puisque si le CSE avait la faculté d’aller en justice rien ne l’y obligeait et pas cette décision.

2) Sur le deuxième point, celui de la qualité du protocole sanitaire

Nous l’avons en effet passé sous silence en considérant que ce n’était pas le point central de la décision de la Cour de cassation qui ne se prononce pas sur le fond.

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Réactions

J’aime la démocratie ,voilà un bel exemple avec des droits de réponses qui elles mêmes apportent des réponses,j’imagine la même chose chez Fuckputine ou le bien dégagé derrière les oreilles .
J’aime aussi quand le Juge lit la Loi,Coluche disait certains Avocats connaissent les Juges et d’autres la Loi.
Liberté chérie je te cherie et nous sommes en France)))

Si je me souviens bien, le début de "l'affaire" part du non envoi en recommandé AR de la convocation à l'AG au sujet du protocole sanitaire. Tout étant à l'arrêt à cause du confinement, il avait été préféré un mail électronique plutôt qu'une missive papier pouvant ne pas arriver à temps compte tenu de la situation sanitaire. Tous les syndicats ont bien reçu le fameux mail (y compris la CGT) et se sont présentés à l'AG pour discuter du protocole. Tous sauf la CGT qui bien qu'ayant reçu le mail se cache derrière la procédure d'un autre siècle du recommandé avec accusé de réception pour ne pas venir... Et surtout attaque derrière.
Même mes convocations aux AG de la copropriété sont faites par mail de nos jours : on est en 2022 !
Voilà le point de forme qui est discuté.
Ensuite sur le fond, je n'ai pas vu le protocole de Sandouville, mais il a quand même été validé par le CSE et les autres syndicats présents, il ne devait donc pas être si mauvais que ça !
Le vrai problème est la perte de pouvoir de la CGT sur le site : cette action ressemble fort à un baroud d'honneur...

@F&R, merci pour cet excellent rappel.
En accusant Autoactu de "presque" diffamer, on mesure le degré de mauvaise foi de ce syndicat totalement dépassé, je dirais "d'un autre siècle".

Il me semble qu'à la reprise suite à l'arrêt de Sandouville à cause de la SGT que le protocole appliqué a été le même que celui prévu avant et qu'ils on contesté.

Petite question de droit : les salariés peuvent ils se retourner contre la CGT pour la perte d'argent qu'ils on subit ? SI oui, ils devraient le faire, pour faire comprendre qu'ils n'ont pas défendu les salariés sur ce coup là mais les ont "plombés" !

Faudrait dire à l'avocat de la Cégété qu'on ne dit pas "problématique" comme les jeunes pédants diplômés de mercatique, mais simplement "problème"..
;0)

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