18/10/2024 - #Renault , #Peugeot
Le point sur les usines françaises d'équipementiers en difficulté
Par AFP
(AFP) - De nombreuses usines françaises de pièces automobiles rencontrent des difficultés ces derniers mois. Voici une synthèse des dossiers les important en termes d'emploi.
Liées à des délocalisations, au ralentissement du marché automobile comme à la transition au moteur électrique, les difficultés de certaines usines françaises d'équipementiers provoquent l'inquiétude des salariés du secteur, dont certains ont manifesté jeudi devant le Mondial de l'automobile à Paris.
Emboutissage
La dernière grande usine automobile d'Ile-de-France, MA France (280 salariés), a été placée en liquidation judiciaire au printemps 2024.
Autrefois propriété de PSA, cédé en 2002 au groupe italien CLN, MA France emboutissait des pièces essentielles de carrosserie pour les petits utilitaires Peugeot (Expert) ou Citroën (Jumpy), et aussi pour Renault.
Des salariés de l'entreprise occupent leur usine depuis cinq mois pour réclamer une aide au reclassement et une prime améliorée par rapport aux 15.000 euros par personne actuellement proposés.
Boîtes de vitesse
Dumarey Powerglide, qui fabrique notamment des boîtes de vitesse à Strasbourg a perdu son plus gros client, l'allemand ZF, qui a stoppé ses commandes à cette usine. Près de la moitié des 591 salariés vont devoir quitter l'entreprise, qui employait encore 2.500 salariés il y a quelques années.
Jantes
Chez Impériales Wheels, la dernière jante aluminium fabriquée en France est sortie le 18 juin de l'usine de Diors (Indre), après des années de difficulté. 176 salariés sont en cours de reclassement.
Bielles
L'équipementier Walor a été racheté fin 2023 par le fonds allemand Mutares. Ses deux usines dans les Ardennes (212 salariés) ont eté placées en procédure de sauvegarde pour l'une et en redressement judiciaire pour l'autre.
Elles fabriquent des bielles, des grosses pièces en acier essentielles pour les moteurs thermiques, mais inutiles pour les électriques.
Démarreurs
L'équipementier Valeo a annoncé mi-juillet qu'il cherchait des repreneurs pour deux usines (démarreurs et systèmes de gestion de la température) et un centre de recherche français, qui emploient un millier de salariés, avant une éventuelle fermeture. L'entreprise est toujours "dans cette phase de recherche de repreneurs", a assuré dimanche le patron de Valeo Christophe Périllat.
Une période difficile
"La période qu'on vit est assez difficile à tous les niveaux", expliquait en août Marc Mortureux, de la PFA, qui représente constructeurs et équipementiers.
Le nombre d'entreprises de la filière automobile a baissé de 7% entre 2009 et 2020, selon une note publiée lundi par la Direction générale des entreprises (DGE).
"Une grande partie des sous-traitants a été délocalisée à l'étranger tandis que d'autres se sont diversifiés vers des activités plus rentables dans l'automobile ou dans d'autres secteurs", explique la DGE.
Le marché automobile européen ne s'est pas complètement redressé après les années d'épidémie de Covid et le nombre de voitures produites reste faible.
"C'est dur pour les constructeurs mais ils ont compensé par des augmentations de prix. C'est plus difficile à faire pour les équipementiers", souligne M. Mortureux.
Par ailleurs, l'électrification à grande vitesse du marché automobile frappe des filières comme la fonderie ou l'emboutissage, moins utilisées dans les véhicules électriques.
La PFA avait évalué à 65.000 le nombre d'emplois menacés dans la filière à horizon 2030, dans le cadre d'un rapport publié en 2021.
"Globalement on entre dans cette période d'augmentation du nombre d'entreprises en grande fragilité", prévue dans le rapport de 2021, a souligné M. Mortureux pour la PFA. D'un autre côté, ce virage électrique nécessite aussi des embauches, chez des équipementiers qui se sont repositionnés sur l'électrique ou dans les usines de batteries.