Publicité
Publicité
26/02/2024

Le dernier fabricant de jantes aluminium en France en redressement judiciaire

Par AFP

Le dernier fabricant de jantes aluminium en France, Impériales Wheels, situé à Diors (Indre), a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône (Rhône), a-t-on appris vendredi auprès du tribunal et de sources syndicales.

L'entreprise (ex-Alvance Wheels), en difficulté depuis plusieurs années, avait été reprise le 1er février 2022 par la société EDS, détenue à 100 % par Émile di Serio, président du groupe de fonderie Saint-Jean Industries, dans le but de développer de nouveaux modèles de roues grâce à une nouvelle technologie.

EDS a depuis investi dans un nouveau site dans l'Indre pour y installer de nouvelles lignes de production.

"On a trouvé un nouveau site pour les nouvelles machines. Mais il manque de l'argent pour terminer ce nouveau site, au moins pour cette première ligne. Elle permettra aux clients de (...) nous passer des commandes", a réagi auprès de l'AFP Christian Grelaud, représentant des salariés, confirmant une information de la Nouvelle République.

"Le redressement judiciaire est le meilleur de ce qu'il pouvait arriver, car il laisse la porte ouverte à des repreneurs qui apporteraient de l'argent frais pour finir cette première ligne et ouvrir les trois autres prévues", a estimé le syndicaliste de la CFE-CGC.

"On a des machines neuves, c'est peut-être ça qui va nous sauver. Ca peut intéresser un repreneur, mais le problème, c'est qu'il manque environ 7 millions pour terminer la première ligne de production", a abondé le délégué syndical CGT Anthony Babarczi.

En 2022, la reprise par EDS avait été saluée par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, qui a avaient annoncé une aide de l'Etat à hauteur de 41 millions d'euros (dont 11 millions de subventions directes), ainsi qu'une aide de 5 milions de la région Centre-Val de Loire.

Au total, plus de 80% des financements promis par l'Etat ont déjà été versés, selon la préfecture de l'Indre. "Les sommes non versées correspondent à des subventions ciblant des machines aujourd'hui non encore achetées", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La préfecture a regretté la "dérive importante" des coûts et du plan d'affaires d'EDS, ajoutant que "l'objectif principal" de l'Etat reste "de tout mettre en oeuvre pour faire émerger des solutions de reprise".

Une nouvelle audience est prévue le 18 avril au tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône.

Publicité

Réactions

Comment peut-il encore manquer 7 millions pour finir la première des 4 lignes de production prévues alors que l'état a déjà mis au pot 33 millions (80% de 41 millions selon l'article) ? Il faudrait rapidement se pencher sur la manière dont a été utilisé cet argent...
Dommage, encore une industrie française en grande difficulté. Je leur souhaite de trouver un repreneur qui pourra finir le projet de transition et sauver les emplois au passage !

... Comme dirait Elie Semoun .... "Faut pas vous laisser avoir comme çà les enfants !"

Il a diablement raison Monsieur Plouchart .... Pour être en RJ au bout de seulement 2 ans, il devait être particulièrement "mal" construit le dossier ... Le plan de financement et/ou de trésorerie notamment ... !
La phrase lâchée par le délégué syndical CGT Anthony Babarczi : 'il manque environ 7 millions pour terminer la première ligne de production" est éloquente à cet égard ... Il en manque un gros bout si dès la première ligne y a déjà plus assez de cash !.

Au lieu d'adresser des salutations, le 'bourreau de Poutine', Effendi Lemaire et l'ex DG de la compagnie des Alpes, aujourd'hui Ministre Déléguée au "cul des vaches" n'ont pas dû faire bosser énormément leurs équipes sur le dossier ....Le préfet du coin pas plus ...
Et si la BPI est intervenue, mazette !
Comment peut on faire si peu de cas de l'argent public .... ? ... C'est pas grave les gars (et les filles) on a déjà plus de 3 000 milliards de dette publique ...

En filigrane, l'on présume qu'il y a un problème de coûts de production (peut être de frais généraux aussi...) car si l'on se fonde sur les hypothétiques lignes de production pour espérer des commandes ... çà sent pas bon ... Les coûts salariaux et l'état du marché, ils devaient connaître l'honorable repreneur (?).
Quel est l'état du carnet de commandes en cours ... ? ... Le zéro ou presque ...

Tout ceci est fort dommage car si il s'agit de fonderie, une activité sur laquelle Madame Pannier Runacher semble avoir "benoitement' fait son deuil ... Là il s'agit d'une fabrication de roues "alu".
Dites voir, elles roulent avec quoi les voitures "zélectriques" ?
;0)

https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/les-fins-de-mois-sont-compliquees-les-salaries-d-imperiales-wheels-a-diors-tres-inquiets-pour-2024-2204230
.../..."D'après Anthony Babarczi, agent de production dans l'usine et délégué CGT membre du CSE, les volumes de production vont continuer à baisser, ce qui touche directement le salaire des 150 employés. "Les volumes ne sont pas du tout à la hausse, au contraire, ils sont à la baisse", reconnaît-il. Une des explications : le coût de l'énergie. "Ce qu'il faut savoir, c'est que comme les roues ne sont pas vendues cher, on travaille à la perte avec le coût des matières premières. C'est peut-être aussi pour ça que la direction a choisi comme stratégie de faire moins de roues, je ne sais pas."".../...
"Renault et Stellantis veulent qu'on s'aligne sur les prix des roues vendues par exemple au Maroc et qui sont vendues beaucoup moins cher que nous. Il faut savoir qu'au Maroc, l'État leur subventionne l'énergie et l'aluminium. On ne peut pas s'aligner sur ces prix-là." Pour Anthony Babarczi, ces constructeurs français ont une responsabilité envers Impériales Wheels. "Les sous-traitants français, normalement, ils doivent être privilégiés par rapport aux autres pays, c'est ce que fait l'Allemagne." Anthony Babarczi attend de Stellantis et Renault qu'ils respectent leurs engagements.".../...

Cher Clerion ...
Quand Émile di Serio, Président du groupe de fonderie Saint-Jean Industries a repris la boîte, il y a juste deux ans, il ne pouvait ignorer les comportement d'achats des groupes Renault et Stellantis ...
Ou alors faut changer de métier !
Tout était déjà connu hélas et l'on pourrait multiplier les exemples de sites qui ont eu à déplorer le désengagement des constructeurs nationaux ... Comment voulez vous qu'ils sortent du résultat, les "pauvres", si ils ne réduisent pas leurs coûts ou si ils ne cherchent pas à augmenter leur marge unitaire ....
Donc oui je comprends votre propos sur le rôle des constructeurs, la concurrence "déloyale du Maroc" (on en entend beaucoup parler lors de la crise "agricole") ; Tout ceci est relayé par France Bleu qui comme on le sait est un média orienté très "favorablement" pro entreprise (les buveurs de sang, le grand kapital, les jetons de présence... tout çà, la messe est un peu dite d'avance ? ).

Il reste que vu "de loin" l'entrepreneur qui s'est positionné sur la reprise de l'entreprise et les fonctionnaires (plus ou moins hauts) qui sont intervenus sur ce dossier ont quand même bien "merdé" (?) ...
Je souhaite pour le devenir des 150 salariés (et accessoirement pour les deniers publics investis dans cette entreprise) qu'une solution pérenne de continuité soit trouvée ... Il ne s'agit pas de milliards, au plus de dizaines de millions d'euros ... Après quand je vois qu'ex PSA s'est désengagé du site de la Ferté Vidame pour céder le "bazar" à un exploitant forestier, il n'y a pas lieu d'être excessivement optimiste ... Du côté des fonds d'investissements, fussent ils tricolores et "bienveillants peu d'espoir car ils doivent connaître les comportements d'achats des constructeurs ... Il y a suffisamment d'anciens du secteur auto parmi les "associés" des fonds ...

Au fond justement, nous sommes sur une logique très basique : PV du marché - Prix de revient de fabrication = MARGE BRUTE ... Cette marge permet d'elle d'amortir les frais généraux, les frais financiers, les impôts, ..Sous réserve d'exhaustivité, là est la seule question !
A l'évidence, sans être excessivement sentencieux, on peut présumer de quelques "impasses" dans le business plan élaboré par le repreneur et son éventuelle équipe pour parvenir à la situation décrite dans l'article ...
;0)
PS 1 : j'ai cru comprendre que l'industrie de l'armement avait du mal à fournir pour approvisionner les Ukrainiens en armes de diverses natures ... Comment peut on laisser partir les fonderies en "sucette"(?) ... Au delà des machines, ce sont des précieux savoirs faire que l'on "assassine".
PS 2 : j'aimerai connaître l'origine capitalistique de la "méchante" boîte Marocaine de jantes (Le Roi ou l'un de ses potes ou de "bons" équipementiers d'origine occidentale ... (?))

Cher Clerion ...
Quand Émile di Serio, Président du groupe de fonderie Saint-Jean Industries a repris la boîte, il y a juste deux ans, il ne pouvait ignorer les comportement d'achats des groupes Renault et Stellantis ...
Ou alors faut changer de métier !
Tout était déjà connu hélas et l'on pourrait multiplier les exemples de sites qui ont eu à déplorer le désengagement des constructeurs nationaux ... Comment voulez vous qu'ils sortent du résultat, les "pauvres", si ils ne réduisent pas leurs coûts ou si ils ne cherchent pas à augmenter leur marge unitaire ....
Donc oui je comprends votre propos sur le rôle des constructeurs, la concurrence "déloyale du Maroc" (on en entend beaucoup parler lors de la crise "agricole") ; Tout ceci est relayé par France Bleu qui comme on le sait est un média orienté très "favorablement" pro entreprise (les buveurs de sang, le grand kapital, les jetons de présence... tout çà, la messe est un peu dite d'avance ? ).

Il reste que vu "de loin" l'entrepreneur qui s'est positionné sur la reprise de l'entreprise et les fonctionnaires (plus ou moins hauts) qui sont intervenus sur ce dossier ont quand même bien "merdé" (?) ...
Je souhaite pour le devenir des 150 salariés (et accessoirement pour les deniers publics investis dans cette entreprise) qu'une solution pérenne de continuité soit trouvée ... Il ne s'agit pas de milliards, au plus de dizaines de millions d'euros ... Après quand je vois qu'ex PSA s'est désengagé du site de la Ferté Vidame pour céder le "bazar" à un exploitant forestier, il n'y a pas lieu d'être excessivement optimiste ... Du côté des fonds d'investissements, fussent ils tricolores et "bienveillants peu d'espoir car ils doivent connaître les comportements d'achats des constructeurs ... Il y a suffisamment d'anciens du secteur auto parmi les "associés" des fonds ...

Au fond justement, nous sommes sur une logique très basique : PV du marché - Prix de revient de fabrication = MARGE BRUTE ... Cette marge permet d'elle d'amortir les frais généraux, les frais financiers, les impôts, ..Sous réserve d'exhaustivité, là est la seule question !
A l'évidence, sans être excessivement sentencieux, on peut présumer de quelques "impasses" dans le business plan élaboré par le repreneur et son éventuelle équipe pour parvenir à la situation décrite dans l'article ...
;0)
PS 1 : j'ai cru comprendre que l'industrie de l'armement avait du mal à fournir pour approvisionner les Ukrainiens en armes de diverses natures ... Comment peut on laisser partir les fonderies en "sucette"(?) ... Au delà des machines, ce sont des précieux savoirs faire que l'on "assassine".
PS 2 : j'aimerai connaître l'origine capitalistique de la "méchante" boîte Marocaine de jantes (Le Roi ou l'un de ses potes ou de "bons" équipementiers d'origine occidentale ... (?))

... Ah on me dit dans "l'oreillette" qu'il y a un leader mondial de la spécialité, d'origine Chinoise, largement implanté au Maroc ... C'est pas des investissements par dizaine de millions d'euros mais plutôt des centaines ... Euhhh !

https://industries.ma/citic-dicastal-n1-mondial-des-jantes-en-aluminium-inaugure-a-kenitra-sa-1ere-usine-au-maroc/

... Ce que l'on sait de la lettre d'intention de Saint-Jean Industries pour Alvance Wheels à Diors
Mercredi 24 novembre 2021 à 19:19
"Reste que ce n'est pas Saint-Jean Industries qui investit lui-même, c'est un ensemble d'aides notamment de l'Etat" rappelle de son côté Antony Babarczi de la CGT.

Mais qui a piloté la survenance du marasme ?
;0)

@ Ade Airix, Le 26/02/2024 à 15:37
Loin de moi l'idée de choisir tel ou tel provenance médiatique parce ce qu'elle serait orientée plus d'un côté que de l'autre.
Seulement de mon côté l'idée d'alimenter le débat et éclaircir sur ce qui pourrait amener une entreprise à réussir ou échouer, même si d'un point de vue économique les risques sont multifactoriels et imprévisibles souvent. Et qu'une analyse ne peut se résumer à un seul article. Libre à chacun de vérifier les informations qui lui semblent les plus pertinentes de leur point de vue.
Sans méchanceté ni rancœur de ma part !
;-)

Telle ou telle provenance, désolé...

Votre commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire

Autres articles

Analyse

L’impossible consensus sur la conduite à tenir en matière de politique commerciale européenne face à la Chine

L’enquête lancée par Ursula von der Leyen en septembre pour identifier clairement des pratiques de dumping de l’industrie automobile chinoise en matière de véhicules électriques (VEB) et justifier ainsi des droits de douane plus élevés doit durer un an. Côté chinois comme côté européen, sans attendre les résultats, le débat est ouvert. Au-delà de la difficulté à établir avec clarté des pratiques qui se nichent dans les procédures de financement ou d’achats de composants, de terrains …, la question de la pertinence politique de ce durcissement des politiques commerciales est posée. Elle oppose de prime abord France et Allemagne mais l’affaire se révèle un peu plus complexe. Elle ne peut de toute façon être tranchée que politiquement. Cela tombe bien, nous devons élire un nouveau Parlement européen en juin.

Constructeurs

Le britannique Ineos dévoile son petit 4x4 électrique

Le groupe Ineos du milliardaire britannique Jim Ratcliffe, présent surtout dans la pétrochimie, mais qui s'est lancé dans l'automobile avec un premier modèle sorti en 2022, a dévoilé vendredi à Londres son dernier véhicule, le Fusilier, un petit 4x4 électrique.

Hommage

Jacques Dubois, directeur général du groupe JMJ, est décédé

Jacques Dubois s’est éteint brutalement samedi à l’âge de 64 ans. Il venait d’être réélu à la tête de l’association des concessionnaires Citroën et DS d’Europe. De nombreuses personnalités qui l’ont côtoyé ont exprimé leur tristesse et salué la mémoire d’un grand professionnel, simple, énergique et intègre.