07/03/2025 - #Renault
La clause de revoyure envisagée dès fin 2025
Par AFP

(AFP) - La Commission européenne pourrait préparer dès fin 2025 la "clause de revoyure" de l'objectif de ventes 100% électriques pour l'industrie automobile, prévu pour 2035, a indiqué mercredi Stéphane Séjourné, le vice-président de la Commission.
"J'ai proposé au Collège des commissaires (...) qu'on puisse commencer dès 2025 à élaborer les règles (...) qui nous obligent pour pouvoir prendre des décisions assez rapidement en 2026", a souligné M. Séjourné depuis l'usine Renault de Douai, qui fabrique la R5 électrique.
"La question des efuels (carburants synthétiques) et des biocarburants se posera évidemment, et la question de la neutralité technologique sera au cœur des discussions", a indiqué M. Séjourné.
Cette "neutralité", réclamée depuis des années par l'industrie automobile, notamment en Allemagne et en Italie, implique qu'elle puisse utiliser d'autres technologies que l'électrique pour arriver à son objectif de zéro émission de CO2 à l'échappement en 2035. Elle laisse ainsi la porte ouverte à de nouveaux carburants.
L'exécutif bruxellois a dévoilé mercredi des pistes pour relancer un secteur automobile en crise, dont une partie doit être précisée à la fin du "dialogue stratégique" avec l'industrie, au mois de juin.
La Commission prévoit notamment plus de "flexibilité" pour les constructeurs face à leurs objectifs d'émission de CO2, des quotas minimums de véhicules électriques dans les flottes d'entreprises, et des soutiens directs à la fabrication de batteries en Europe, pour environ 1,8 milliard d'euros.
"Nous avons besoin d'agir vite, nous avons besoin d'envoyer des signaux", a souligné le ministre français de l'Industrie, Marc Ferracci. "Les délais brefs, c'est peut-être l'élément le plus important de ce plan".
La flexibilité accordée profite en particulier au groupe Renault, qui était en retard sur ses objectifs d'émissions et n'avait pas passé d'accord avec des constructeurs plus électriques pour échapper à de lourdes amendes.
Devant une de ses nouvelles R5, le patron de Renault Luca de Meo a salué ce qu'il a qualifié de "signe de pragmatisme" sur le CO2 de la part de la Commission : comme dans le monde de l'entreprise, "il faut avoir la capacité d'adapter le plan sans perdre l'objectif" d'un parc automobile à zéro émissions, a-t-il souligné.
Le délai accordé va notamment permettre à Renault de continuer à vendre des modèles hybrides, dont les marges soutiennent le développement des électriques, a expliqué M. de Meo.