L'usine bruxelloise d'Audi reconvertie dans les véhicules blindés ?

Interrogé mardi par la radio publique RTBF, ce conservateur flamand a assuré être actuellement "très occupé" sur ce dossier, qui doit impliquer la direction du constructeur allemand et différents niveaux de pouvoir en Belgique, dont l'échelon régional, actuellement sans exécutif de plein exercice.

L'idée d'une telle reconversion pour ce méga site industriel est brandie alors que la Belgique fait figure de mauvais élève de l'Otan avec un niveau de dépenses de Défense estimé à 1,3% du PIB, bien en deçà des 2% exigés pour tous les pays membres de l'Alliance.

La Belgique compte accélérer ses investissements dans les industries de défense, et "peut-être qu'on peut transformer l'usine (Audi) en unité de production de défense", a dit Theo Francken. Il a évoqué ensuite l'idée d'y assembler "des véhicules blindés".

"Je suis fort occupé avec ça, espérons que cela puisse réussir et que tous les acteurs politiques soutiennent", a ajouté le ministre.

Il a rappelé que le gouvernement fédéral n'avait pas encore d'interlocuteur officiel à la tête de la région Bruxelles-Capitale, compétente pour la sélection d'éventuels repreneurs avec le constructeur, propriétaire du site.

La région de Bruxelles n'est toujours pas parvenue à former son gouvernement plus de huit mois après les élections de juin, sur fond de morcellement inédit du paysage politique.

Pour l'actuel ministre régional de l'Emploi Bernard Clerfayt, transformer l'usine en site de production de véhicules blindés est à ce stade "une idée, pas un projet".

"Il faudrait qu'un opérateur industriel manifeste un intérêt à venir créer une nouvelle ligne de production là", a fait valoir le ministre démissionnaire, joint par l'AFP.

L'usine Audi située sur la commune bruxelloise de Forest, qui emploie environ 3.000 personnes, produisait depuis plusieurs années le modèle de SUV électrique haut de gamme Q8 e-tron, dont les ventes se sont avérées décevantes.

Le constructeur allemand avait annoncé en juillet 2024 envisager la fermeture de ce site, puis confirmé à l'automne son intention de cesser définitivement toute production à la fin février 2025.

Si plusieurs entreprises ont manifesté leur intérêt pour le site, selon M. Clerfayt, aucune n'en a encore fait état publiquement.

"Nous sommes en train d'analyser plusieurs scénarios pour l'utilisation future du site", a simplement indiqué à l'AFP Peter D'hoore, porte-parole d'Audi-Bruxelles.