19/05/2021 - #Renault
Jura : les syndicalistes de la fonderie MBF en grève de la faim pour sauver leur entreprise
Par AFP
(AFP) - Quatre représentants syndicaux de la fonderie automobile MBF Aluminium menacée de fermeture à Saint-Claude (Jura) vont entamer mardi une grève de la faim devant le ministère de l'Economie à Paris pour obtenir de l'Etat des actions en mesure de sauver le site de 270 salariés.
Les quatre délégués, représentant l'intersyndicale CGT-CFDT-Sud, doivent débuter leur action vers 14H30 dans "l'espoir de se faire entendre et écouter" par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, a annoncé à l'AFP Nail Yalcin, délégué CGT et l'un des grévistes de la faim.
Selon l'intersyndicale, les salariés de MBF, entreprise en redressement judiciaire depuis novembre dernier, attendent de l'Etat qu'il apporte des "garanties financières" de plusieurs millions d'euros pour accompagner une solution de reprise et qu'il "fasse pression" sur les deux principaux clients, PSA et Renault, pour "qu'ils honorent leurs engagements de commandes" auprès de la fonderie.
Les grévistes de la faim ont l'intention de "venir tous les jours devant Bercy de 10H00 à 18H00, avec nos pièces et nos banderoles", jusqu'à ce qu'ils soient reçus par les ministres, a précisé M. Yalcin.
Les différentes actions depuis début avril (manifestations, arrêt de travail, opération escargot sur l'autoroute, interpellation par courrier des ministres et demande d'audience) "n'ont pas été suffisantes pour attirer l'attention des constructeurs français et de l'Etat, qui seuls ont le pouvoir de pérenniser MBF", a souligné l'intersyndicale dans un communiqué lundi.
Cette dernière a déploré "l'immobilisme" de M. Le Maire, qu'elle juge "incompréhensible" et qui "pose vraiment la question de la volonté de l'Etat à garder encore une souveraineté dans le secteur de la fonderie".
Une audience sur le sort de MBF Aluminium, présentée comme celle de la dernière chance, est programmée le 25 mai au tribunal de commerce de Dijon (Côte d'Or).
Elle doit examiner l'unique offre de reprise déposée, celle de l'entrepreneur Michaël Azoulay, qui conserverait 229 salariés, soit une réduction de postes limitée à 42, a souligné M. Yalcin. Mais "les questions portent sur les perspectives industrielles" de ce projet, a-t-il ajouté.
L'entreprise fabrique des carters de moteurs et des éléments de boîtes de vitesse.