Japon : la croissance du PIB au 2e trimestre révisée à la baisse

Ce chiffre est inférieur aux attentes : les analystes, selon le consensus de l'agence Bloomberg, tablaient sur une hausse de 0,8%, après un repli de 0,6% au premier trimestre (chiffre également révisé lundi).

L'économie japonaise s'était contractée de 0,7% entre janvier et mars selon une troisième estimation publiée début juillet.

Au deuxième trimestre, sur un an, le PIB progresse de 2,9%, contre +3,1% estimé précédemment, alors que la consommation des ménages peine à redémarrer et que les investissements sont plus faibles que prévus.

Les données publiées lundi ont aussi confirmé la hausse de la consommation des ménages, de 0,9%, par rapport au premier trimestre de l'année, signe d'une reprise après quatre trimestres consécutifs de baisse.

Les hausses de salaires, mises en place à la suite des négociations annuelles de printemps, commencent aussi à faire effet.

Ces négociations ont abouti cette année à la promesse d'une augmentation inédite de 5,58% des salaires dans les grandes entreprises japonaises, mais certains analystes se montrent sceptiques quant à leur capacité à bénéficier à la plus grande partie de la population.

La consommation dans l'archipel est mise à mal depuis début 2022, à la fois par l'inflation et la faiblesse du yen qui était accentuée par la politique accommodante de la Banque du Japon (BoJ), fragilisant le pouvoir d'achat des ménages.

Le gouvernement a lancé une campagne de réductions d'impôts en juin pour tenter de lutter contre l'inflation qui s'élève à 2,7 % en juillet sur un an.

La Banque centrale a relevé son taux directeur fin juillet, tout en avertissant que la poursuite de ce resserrement monétaire serait conditionnée à la réalisation d'une inflation stable autour de 2%, inscrite dans un cercle vertueux entre augmentations salariales, hausse de la consommation et croissance économique.

Les chiffres du PIB "n'auront pas vraiment d'impact sur la politique monétaire de la BoJ. Il est peu probable qu'elle relève ses taux ce mois-ci étant donné l'instabilité des marchés financiers", a déclaré Takeshi Minami, économiste de l'Institut de recherche Norinchukin.

Exportations en hausse
Les investissements résidentiels des entreprises ont été révisés à la hausse de 0,1 point à 1,7% par rapport à la première estimation, tandis que les investissements non résidentiels des entreprises ont été très légèrement révisés à la baisse à 0,8%).

Les exportations japonaises - dont la chute au premier trimestre était notamment liée à des scandales dans l'industrie automobile locale, obligeant Daihatsu, filiale du géant Toyota, à suspendre temporairement toute sa production - ont par ailleurs augmenté de 1,5%.

Un chiffre révisé à la hausse par rapport à la première estimation (+1,4%), aidé par la reprise des livraisons d'automobiles.

"Les données confirment que l'économie japonaise n'est pas encore sortie d'affaire", a souligné Stefan Angrick de Moody's Analytics.

"Le rebond du deuxième trimestre, révisé à la baisse, fait suite à une série de rapports sur le PIB en demi-teinte qui ont montré une baisse de la production pendant la majeure partie de l'année dernière", a-t-il ajouté.