13/02/2023
GRTgaz note un "vrai tournant" dans le besoin d'infrastructures pour l'hydrogène
Par AFP
(AFP) - L'année 2022 a marqué "un tournant dans le domaine de l'hydrogène", a indiqué vendredi GRTgaz, principal gestionnaire en France des canalisations de transport du gaz et qui n'a jamais été autant sollicité en vue de la construction d'infrastructures dédiées à l'hydrogène.
"Dans le domaine de l'hydrogène, 2022 marque vraiment un tournant", a souligné Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, lors d'une présentation du bilan gaz 2022.
GRTgaz est à la croisée de deux dynamiques nouvelles: d'une part, le besoin de certains industriels de s'approvisionner en hydrogène pour tenter à terme de réduire leur consommation de gaz fossile et leurs émissions de gaz à effet de serre; et d'autre part, le projet de développement d'un réseau interconnecté européen pour le transport d'hydrogène.
"Il y a aujourd'hui des industriels qui nous demandent de leur construire une infrastructure dédiée à l'hydrogène" et qui "cofinancent les études que nous faisons", s'est félicité M. Trouvé, en citant les cinq grands bassins industriels français qui sont concernés mais ne sont pas tous aussi
avancés: Dunkerque (projet Dhune), Valenciennes (Whhyn), Nancy (MosaHyc), Mulhouse (Rhyn) et Fos-Marseille (Hynframed).
"Les industriels expriment le besoin d'avoir de l'hydrogène pour décarboner leurs +process+ car il n'y a pas d'autres moyens, et ils se tournent vers nous (...)", a-t-il ajouté.
"Une autre dimension est arrivée : on se prépare à interconnecter certains pays européens et la France va se retrouver irriguée par une infrastructure", a-t-il ajouté, en décrivant le projet de grande autoroute de l'hydrogène avec l'Espagne d'un côté, pour relier Barcelone à Marseille, et jusqu'à l'Allemagne de l'autre.
Les gestionnaires du réseau que sont GRDF, GRTgaz, Teréga et le Spegnn tablent sur une augmentation de consommation d'hydrogène dit "renouvelable et bas carbone" en France, tirée par une utilisation croissante pour faire rouler des poids lourds, des bus, pour le transport maritime ou aérien, et pour des usages industriels comme la fabrication d'acier.
Leur scénario mise sur un premier palier d'environ 27 térawattheures (TWh) de volumes consommés en 2030, puis 100 à 163 TWh à l'horizon 2050.