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05/07/2024

En Argentine, lancement de l'exploitation d'un important gisement de lithium

Par AFP

(AFP) - A 4.000 mètres d'altitude, dans le nord de l'Argentine, le groupe minier français Eramet et son associé chinois Tsingshan ont inauguré mercredi un important site d'exploitation du lithium, le métal blanc indispensable à la transition énergétique, notamment de l'industrie automobile.

L'usine, située à Centenario dans la province de Salta (nord-ouest), représente un investissement de 870 millions de dollars, a indiqué Eramet.

Ce site n'est ni une mine ni un des "salars" traditionnels que l'on trouve dans le triangle du lithium en Amérique latine (Argentine-Bolivie-Chili), ces lacs de décantation où les sels blancs qui servent à conduire l'électricité à l'intérieur des batteries automobiles, s'amoncellent après évaporation de la saumure dont ils sont issus.

L'usine utilise un procédé novateur dit DLE, "d'extraction directe" du lithium, qui a généré 12 brevets déposés par Eramet. L'entreprise estime qu'il permet à la fois une meilleure efficacité de récupération, une rapidité accrue, et une moindre pression sur les écosystèmes en pompant beaucoup moins d'eau que dans les bassins d'évaporation traditionnels.

 Des éléments déterminants pour un secteur en plein boom, dont les effets d'assèchement sur l'environnement sont dénoncés par les ONG : la "prise en compte des impacts sociaux et environnementaux de l'exploitation du lithium, notamment dans les régions désertiques, sont devenus des paramètres cruciaux pour la pérennité des projets d'exploitation", avertit le guide annuel mondial des matières premières CyclOpe, paru mi-mai.

Exploitée par la société commune Eramine (comprenant Eramet à 50,1% et Tsinghan à 49,9%), l'usine doit produire "jusqu'à 24.000 tonnes par an de carbonate de lithium de qualité batterie à pleine capacité", a précisé à l'AFP Christel Bories, PDG du groupe français qui détient des droits miniers sur une concession de 560 kilomètres carrés dans cette région. La production commencera en novembre avec 350 salariés initialement. Sur une année, elle permettra d'équiper 600.000 batteries véhicules.

Deuxième puis troisième usine prévue

Le gisement est considéré comme "l'un des plus importants du monde" en volume et en qualité de concentration, avec "15 millions de tonnes de ressources de carbonate de lithium certifiées" disponibles, a ajouté Mme Bories.

Eramet prévoit sur le même site une deuxième usine d'une capacité de 30.000 tonnes par an de carbonate de lithium. Un permis de construire a déjà été déposé. Sa production pourrait commencer "fin 2027" précise Mme Bories, qui estime possible la création d'une "troisième usine" par la suite.

"Pour la deuxième usine, nous avons prévu de recycler en boucle fermée 80% de l'eau utilisée", ce qui permettra de réduire encore la consommation d'eau, a-t-elle ajouté.

Mais ces futurs investissements dépendent notamment du vote par le gouvernement argentin d'un nouveau régime fiscal d'investissement pour les grands projets, notamment dans des secteurs stratégiques pour le pays comme la mine, a précisé la dirigeante.

Côté débouchés, Eramet qui prévoit d'expédier sa production par camion vers un port chilien, "serait ravi de pouvoir contribuer à la chaine de valeur européenne des batteries, car il n'existe qu'une seule usine de carbonate de lithium qualité batterie en Europe, exploitée par le groupe belge Umicore en Pologne" a-t-elle ajouté.

Avec 9.600 tonnes produites en 2023, l'Argentine est le quatrième producteur mondial de ce qu'on appelle "l'or blanc", selon le guide CyclOpe des matières premières, après l'Australie (86.000 tonnes, essentiellement raffiné en Chine), le Chili (44.000 tonnes), et la Chine (33.000 tonnes estimé).

Devant l'envolée de la demande mondiale pour nourrir la transition énergétique, c'est à dire le passage à l'électricité pour remplacer les énergies fossiles qui réchauffent le climat, le Chili, voisin de l'Argentine, a annoncé qu'il prévoyait de multiplier par deux sa production de lithium d'ici à dix ans.

La production mondiale, qui a augmenté à 180.000 tonnes en 2023 contre146.000 tonnes en 2022, selon les statistiques du service géologique américain USGS, pourrait "dépasser les 200.000 tonnes" en 2025, selon une estimation de CyclOpe.

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Comment appelle-t-on les VE déjà ? Ah oui, des voitures propres.

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