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24/09/2024

Batteries pour véhicules électriques : le suédois Northvolt va supprimer 1.600 emplois

Par AFP

Batteries pour véhicules électriques : le suédois Northvolt va supprimer 1.600 emplois

(AFP) - Suppressions d'emplois, site de production gelé : le fabricant Northvolt a soufflé lundi un vent glacial sur le secteur des batteries pour voitures électriques, qui semblait en pleine explosion, à grands renforts d'aides publiques.

Le jeune géant suédois, qui emploie 6.500 personnes, va supprimer quelque 400 postes sur un site de recherche et 200 dans la capitale. Northvolt, fournisseur de Volvo comme de Volkswagen, a également annoncé qu'il "suspendait" tout projet de développement de son site de Skelleftea (nord), où il peine à accélérer ses cadences de production.

Alors que la construction de plusieurs dizaines d'usines de batteries est prévue à travers l'Europe, il n'est pas le seul fabricant à appuyer sur les freins.

La stagnation des ventes des voitures électriques dans plusieurs pays complique encore des montages financiers et des choix technologiques difficiles.

"La dynamique générale de l'électrification reste forte, mais nous devons nous assurer que nous prenons les bonnes mesures au bon moment pour répondre aux vents contraires du marché automobile et du climat industriel en général", a déclaré le patron de Northvolt Peter Carlsson, cité dans le communiqué diffusé lundi.

Au Royaume-Uni, la société Britishvolt avait fait faillite début 2023 avant d'arriver à lancer son énorme usine de batteries, faute d'avoir levé suffisamment de fonds.

Début 2024, le fabricant chinois Svolt a également annoncé qu'il renonçait à sa deuxième usine européenne en Allemagne à cause d'oppositions locales et après le retrait d'une commande importante.

En France, le fabricant ACC a ouvert sa première usine de batteries en mai 2023. Mais TotalEnergies, qui en partage le contrôle avec Stellantis et Mercedes, a annoncé en février 2024 qu'il ralentissait ses investissements.

Quelques semaines plus tard, ACC a annoncé une "pause" dans la construction de ses deux futures usines, à Termoli en Italie et Kaiserslautern en Allemagne. Le fabricant hésite à se tourner vers des chimies de cellules à faible coût, "en réponse à l'évolution de la demande du marché vers des véhicules moins coûteux", avait-il alors indiqué.

Projets en pause
Son usine produit actuellement des batteries lithium-ion NMC (nickel-manganèse-cobalt), tandis que les batteries LFP (lithium, fer et phosphate), une option alternative moins chère, plus durable, mais moins puissante, équipent de plus en plus de voitures électriques, comme des BYD ou des Tesla.

Le gouvernement italien a réagi en retirant à ACC les fonds publics européens destinés au projet, invoquant "l'incertitude" planant sur le calendrier de sa construction.

"Les projets de +gigafactories+ annoncés sont très ambitieux", a commenté Apostolos Petropoulos, expert à l'Agence internationale de l'énergie. "Il faut qu'ils soient accompagnés d'une forte demande pour se concrétiser".

"L'industrie de la batterie s'est préparée pour un scénario +net-zéro+ en CO2, mais la clé est de savoir si ça se produira. En attendant, le secteur sera réactif et se consolidera", a souligné M. Petropoulous.

"C'est difficile, mais assez peu surprenant de voir un certain nombre de projets en pause", commente de son côté Diane Strauss, du groupe de réflexion Transport & Environment.

Exigences de durabilité
Ces difficultés sont notamment liées au coût de fabrication des batteries, bien plus élevé en Europe qu'en Chine, qui contrôle toute la chaîne de production.

A l'ouest de l'Europe, les milliards de dollars promis par l'Inflation Reduction Act (IRA) américain attirent également de larges investissements.

Selon le groupe de réflexion T&E (Transport et Environnement), plus de la moitié de la production de batteries lithium-ion prévue en Europe en 2030 risque d'être retardée, réduite ou annulée.

"C'est un dilemme pour les constructeurs [automobiles] : est-ce qu'on veut une industrie européenne et qu'est-on prêts à faire pour l'avoir ?", souligne Diane Strauss. "On a déjà beaucoup investi, il y a beaucoup d'emplois à la clé, et ça paraît raisonnable de ne pas laisser notre transition énergétique dépendante de pays tiers".

T&E appelle les législateurs européens à consolider ces investissements en renforçant le financement au niveau de l'UE et en appliquant notamment des exigences strictes en matière de durabilité des batteries, qui récompensent la fabrication européenne.

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