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25/10/2024

Wolfspeed et ZF reportent leur projet d'usine de semi-conducteurs en Allemagne

Par AFP

(AFP) - Les autorités allemandes ont annoncé mercredi la suspension d'un projet d'implantation dans le pays d'une grande usine de semi-conducteurs, pour environ 2,7 milliards d'euros, nouvelle illustration de la crise des secteur des puces et de l'automobile.

Ce projet porté par le fabricant américain de semi-conducteurs Wolfspeed et le sous-traitant automobile allemand ZF, devait voir le jour dans la région de Sarre, frontalière de la France.

"Le projet n'est pas abandonné, mais Wolfspeed reporte l'investissement à une date indéterminée, en fonction de l'évolution de la situation du marché", a déclaré la cheffe du gouvernement régional de Sarre, Anke Rehlinger lors d'une conférence de presse. Elle confirmait ainsi des informations de plusieurs médias.

Le maintien de ZF dans le projet, s'il venait à voir le jour, n'est désormais pas certain, a-t-elle ajouté. "Wolfspeed est responsable du projet que ZF a toujours soutenu de manière intensive et active", a déclaré mardi ZF à l'AFP. De son côté, Wolfspeed n'a pas réagi aux sollicitations.

Wolfspeed, en partenariat avec ZF, avait annoncé en février 2023 vouloir construire "la plus grande usine au monde" pour les semi-conducteurs en carbure de silicium (SIC) de nouvelle génération. Le lancement du chantier était prévu pour 2025 sur le site d'une centrale à charbon désaffectée à Ensdorf, en Sarre.
Mais le ralentissement de la demande pour les voitures électriques freine les projets du secteur des puces, indispensables à leur fabrication. Ce domaine d'activité est à la peine dans toute l'Europe et particulièrement en Allemagne où les ventes stagnent.

Le groupe ZF (électrification, châssis, systèmes de sécurité) a annoncé en juillet vouloir supprimer jusqu'à un quart de ses effectifs en Allemagne, soit 14.000 postes.
"L'industrie automobile traverse une période difficile, avec une profonde incertitude quant à la situation du marché", a expliqué Mme. Rehlinger.

Elle a aussi parlé d'un "revers" pour la Sarre, alors que le projet d'usine devait créer au moins 600 emplois. Sa suspension constitue enfin un nouveau camouflet pour l'économie allemande, au bord de la récession, et pour le gouvernement d'Olaf Scholz qui en avait fait l'un des symboles des ambitions industrielles du pays.

En septembre, l'américain Intel, invoquant là aussi la faible demande, avait annoncé reporter la construction d'une autre usine de puces en Allemagne, alors que le gouvernement avait promis près de dix milliards d'euros de subventions pour attirer le géant des microprocesseurs à Magdebour (centre-est).

Ce revers plombe aussi les ambitions de l'UE qui cherche à conquérir 20% du marché mondial des semi-conducteurs en 2030 dans un secteur dominé par les producteurs asiatiques.

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