22/12/2023
Voitures électriques : Londres et Bruxelles reportent de trois ans les droits de douane vers le Royaume-Uni
Par AFP
(AFP) - Londres et Bruxelles se sont mis d'accord pour reporter de trois ans les droits de douanes sur les véhicules électriques, le Premier ministre britannique Rishi Sunak saluant jeudi un "soulagement immense" pour le secteur.
La prolongation des règles actuelles jusqu'à la fin 2026 va permettre d'éviter l'entrée en vigueur de droits de douane post-Brexit de 10% sur les véhicules électriques traversant la Manche.
Le secteur estime que ce report va permettre aux constructeurs et aux consommateurs d'éviter jusqu'à 4,3 milliards de livres sterling (4,9 milliards d'euros) de coût supplémentaires et d'apporter une visibilité à long terme, selon un communiqué du gouvernement britannique.
Cet accord prouve "que notre relation plus constructive avec l'UE tient ses promesses pour les ressortissants et entreprises britanniques", s'est félicité le gouvernement britannique. "Nous avons écouté les inquiétudes du secteur (...) et je sais que
cette percée représente un soulagement immense pour le secteur", a déclaré le Premier ministre Rishi Sunak, saluant une "solution pragmatique".
Après sa sortie de l'Union européenne, le Royaume-Uni a conclu un accord commercial avec l'UE, entré en vigueur début 2021 et qui supprimait les droits de douane sur les voitures.
Toutefois, un durcissement des "règles d'origine" dans le cadre de ce traité commercial post-Brexit devait imposer à partir de 2024 qu'au moins 45% de la valeur des pièces des véhicules provienne de l'UE ou du Royaume-Uni pour qu'ils soient exemptés de droits de douane. Or, les batteries représentent une part substantielle du prix des véhicules électriques et proviennent actuellement souvent de Chine.
L'accord prévoit que le régime prévu s'appliquera en 2027, a de son côté souligné le Conseil de l'UE dans un communiqué.
L'UE est préoccupée par la concurrence potentiellement déloyale des véhicules électriques chinois, moins chers, et a officiellement lancé en octobre une enquête sur les subventions accordées par Pékin aux constructeurs chinois.
En septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a accusé la Chine de maintenir le coût des voitures électriques chinoises "artificiellement bas grâce à d'énormes subventions publiques".