29/10/2020
Voitures électriques : le manque de bornes, un frein à l'achat
Par AFP
(AFP) - L'offre de bornes de recharge en Europe reste largement insuffisante alors que les ventes de véhicules électriques explosent, s'alarme l'Association des constructeurs européens d'automobiles dans un rapport annuel publié mercredi.
Les ventes de véhicules électriques ou hybrides ont progressé de 110% en trois ans dans l'Union européenne, largement soutenues par des primes gouvernementales. 3% des voitures
vendues en 2019 étaient électriques ou hybrides rechargeables (459.000, +2,4 points depuis 2014) et 5,9% étaient d'autres types d'hybrides (897.000, +4,5 points).
Mais le nombre de bornes sur la voie publique n'a progressé que de 58%, restant sous la barre des 200.000, et elles ont été installées surtout dans quatre pays (Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne et France), souligne le groupement qui représente les intérêts des constructeurs. La France prévoit d'atteindre 100.000 bornes en accès public fin 2021.
L'Allemagne en veut un million d'ici 2030.
"Il y a un vrai risque que l'on arrive à un point où la croissance de la vente de véhicules électriques cale, si les consommateurs voient qu'il n'y pas assez de bornes là où ils veulent se déplacer", a souligné le directeur de l'ACEA Eric-Mark Huitema.
L'ACEA met également l'accent sur la faible puissance de plus de 170.000 de ces bornes, qui restent sous la barre des 22 kW, ne permettant pas une recharge rapide des véhicules.
La moyenne d'émissions de CO2 pour les voitures neuves a fortement baissé (-25%) entre 2007 et 2016, passant de 158 à 118,1 grammes/km. Mais cette moyenne remonte (123g CO2/km en 2019) depuis 2017, année où les ventes de véhicules à essence ont dépassé les diesels, selon l'ACEA.
Les pays où les voitures neuves restent les plus polluantes sont la Bulgarie, la Slovaquie, le Luxembourg et la Lituanie. Les plus faibles émissions sont enregistrées aux Pays-bas, où la part de voitures électriques ou hybrides rechargeables a été la plus importante d'Europe en 2019, comptant pour 15% des nouveaux véhicules.
La part de marché de l'électrique, plus forte en Allemagne, au Royaume-Uni et en France, est "directement corrélée" à la richesse du pays, souligne le rapport, "prouvant que le coût de ces véhicules reste une barrière majeure pour les consommateurs", souligne l'ACEA. Près de l'UE, la très riche Norvège reste un modèle avec ses 56% d'électriques et d'hybrides rechargeables.
Du côté des professionnels, les électriques et hybrides passent tout juste la barre des 1%, sur un marché des utilitaires toujours dominé par le diesel.