27/07/2023 - #Tesla , #Alfa Romeo , #Chrysler , #Dodge , #Jeep , #Maserati , #Opel , #Peugeot , #Fiat , #Stellantis
Stellantis améliore encore son bénéfice et demande des efforts à ses fournisseurs
Par AFP
Le constructeur automobile Stellantis a publié mercredi un bénéfice net record au premier semestre à 10,9 milliards d'euros (+37% sur un an), avec une forte marge opérationnelle de 14,4%, dopée par les tarifs élevés de ses véhicules.
Sur un marché automobile qui se reprend lentement, le constructeur des Jeep, Peugeot et Alfa Romeo a vu ses ventes progresser sur ses deux principales zones d'activité, en Europe et en Amérique du Nord, pour un chiffre d'affaires global en hausse de 12% à 98,4 milliards d'euros sur le semestre qui constitue également un record. Le groupe a livré 3,3 millions de véhicules (+9%).
Les chiffres du premier semestre démontrent "la forte résilience et la forte concentration" du groupe sur ses objectifs de rentabilité tandis que les problèmes de logistique sont presque dépassés, s'est félicité le directeur général du groupe Carlos Tavares lors d'une conférence de presse.
Le groupe franco-italo-américain a vu sa marge baisser très légèrement par rapport au record du premier semestre 2022, passant de 14,5% à 14,4%.
Mais Stellantis a largement dépassé les attentes des analystes financiers, restant en termes de marge bien au-dessus des autres constructeurs historiques, et même de Tesla qui a fortement baissé ses prix, a fait remarquer M. Tavares.
Les investisseurs ont salué cette performance : le titre progressait de 2,48% à 16H00 à Paris et Milan, à 17,19 euros.
Hausses de prix
"Nous avons effectué plusieurs hausses de prix et notre groupe a su parfaitement s'y tenir", a souligné la nouvelle directrice financière du groupe, Natalie Knight.
En Amérique du Nord, le marché le plus rentable pour le groupe aux 14 marques, les ventes ont augmenté de 7% sur un an grâce à la voiture familiale Chrysler Pacifica, aux modèles Dodge ou au SUV Jeep Compass.
En Europe, les ventes ont progressé de 9% par rapport à un faible premier semestre 2022, avec de bons chiffres pour l'utilitaire Fiat Ducato, la petite Fiat 500, le SUV Alfa Romeo Tonale ou les Opel Astra et Corsa.
Le constructeur compte désormais regagner des parts de marché, qui ont reculé, sur ces deux territoires principaux.
Les ventes ont aussi progressé en Afrique et au Moyen-Orient, avec 301.000 unités écoulées (+51%), en Turquie notamment.
Maserati, la marque de luxe qui était en souffrance à la création de Stellantis en 2021, affiche désormais une marge de 9,2% et 15.300 véhicules vendus, notamment des SUV Grecale.
Réduire les coûts
Le deuxième semestre 2022 a été marqué par une forte inflation et Stellantis s'est préparé à un nouveau ralentissement du marché : le groupe a réduit son point mort, c'est-à-dire le nombre de voitures nécessaires pour rentabiliser les frais fixes, de 40 à 33% de son chiffre d'affaires.
"Nous avons beaucoup travaillé, avec succès, sur la réduction de nos coûts, qui vient à moitié de nos usines", a souligné M. Tavares, durcissant le ton face aux équipementiers.
"Nous pouvons maintenant travailler avec nos fournisseurs pour qu'ils s'inspirent de nos méthodes", a lancé le patron portugais. Le moment est arrivé pour le secteur "d'absorber le coût de l'électrification" et "il va falloir qu'ils apportent leur pierre à l'édifice", a-t-il insisté.
Le constructeur pourrait-il baisser ses prix si la situation économique ne s'améliorait pas ? "Les prix peuvent respirer et s'ajuster aux conditions de marché", a répondu M. Tavares. "Mais il faut d'abord protéger ses marges en continuant à réduire les coûts".
"Si les concurrents veulent emmener le marché sur une guerre des prix, ils vont se mettre en difficulté avant nous", a lancé le dirigeant.
"C'est un semestre solide, propulsé par de hauts tarifs", a commenté l'analyste Tom Narayan dans une note pour RBC.
Avec ce premier semestre réussi, le groupe semble en bonne voie pour améliorer son bénéfice record de 2022 (16,8 milliards d'euros). Son carnet est rempli pour quatre mois, avec deux millions de commandes.
Le constructeur a confirmé ses objectifs pour l'année 2023, mais ceux-ci restent "vagues", selon Tom Narayan, le groupe n'annonçant qu'une "rentabilité à deux chiffres", sans plus de précision.
Si les ventes devraient être au rendez-vous, la production pourrait par ailleurs être ralentie bientôt par des grèves dans les usines américaines du groupe, a prévenu l'analyste.
"Chaque fois que nous faisons un bon résultat au premier semestre, on nous demande si ça ne va pas s'effondrer au deuxième", a répondu M. Tavares. "Nous sommes bien placés pour être les plus résilients et protéger nos résultats".