12/02/2021 - #Renault
Renault Sandouville : l’usine se prépare à monter en cadence par le dialogue social
Par Florence Lagarde
Directrice de la rédaction et Directrice de la publication
L’usine qui fabrique le Renault Trafic entame la semaine prochaine des discussions avec les organisations syndicales pour trouver ensemble la bonne manière d’augmenter la cadence de production. Une démarche nouvelle dont se félicite Fabien Gloaguen, délégué FO sur le site.
La direction de l’usine Renault Sandouville a annoncé mercredi aux organisations syndicales lors d’un CSE extraordinaire qu’elle cherchait des solutions pour augmenter notablement le volume production.
Avec 60 jours de production en commandes, le délai pour le Trafic atteint 3 mois et les volumes de production anticipés pourraient encore les allonger. "Nous connaissons les demandes du commerce et nous savons que nous ne pouvons pas fournir cette demande dans l’état actuel de l’organisation de l’usine", nous a dit une porte-parole.
En janvier, l’objectif de cadence nominale de 580 véhicules par jour a été atteint. En février, ce ne devrait pas être le cas à cause des deux jours de fermeture liés à la pénurie mondiale de puces. Un épisode qui serait "derrière nous", assure la direction de l’usine.
Actuellement avec deux équipes, la solution ne sera pas le montage d’une équipe de nuit dont "la mise en place ne répond pas à la problématique que l’on a", nous a dit la direction. "Il faut 3 à 5 mois pour monter une équipe de nuit et nous devons fournir plus de véhicules au commerce à partir d’avril/mai". A cela s’ajoute un problème capacitaire en tôlerie qui n’est pas équipée pour un montage en trois équipes. Reste donc les heures et jours supplémentaires.
Pour augmenter la cadence, le constructeur aurait pu activer les dispositions de l’accord en vigueur qui prévoit la possibilité d’imposer des samedis obligatoires et 1 heure supplémentaire le soir le mardi et jeudi. "Pour nous FO, c’est très positif, c’est un effort que l’on n’avait pas avant", nous a dit Fabien Gloaguen, représentant FO Sandouville.
Cette activité soutenue est une bénédiction, les usines automobile françaises ayant toutes l'angoisse de voir leur volumes diminuer avec des responsables syndicaux vigilants sur les affectations véhicules. "Nous sommes sur un site qui est plus que dynamique. Les salariés ne sont pas bêtes, ils savent qu’il faudra faire les voitures pour les clients. Nous avons le privilège de pouvoir discuter de la manière dont nous allons adapter l’activité. Ils auraient pu nous dire : 'On fait marcher l’accord que vous avez signé et vous fermez votre bouche'. Nous préférons cette méthode où nous pouvons proposer nos solutions", nous a précisé Fabien Gloaguen. "La direction ne veut pas passer en force, c’est positif. Tout le monde s’y retrouve en préservant la vie familiale dans le cadre du dialogue social."
Le représentant syndical est ouvert à toutes les solutions tant que c’est du "gagnant/gagnant". Même discours du côté de la direction : "Nous n’avons pas d’a priori sur la solution à trouver. La seule chose que nous cherchons est qu’elle soit partagée et coconstruite avec les organisations syndicales. L’idée est de réfléchir avec eux pour trouver des solutions industrielles compatibles en pensant au bien-être de chacun."
Fabien Gloaguen qui a demandé la semaine dernière une prime de lancement pour le Trafic phase 2 compte bien en profiter pour revenir sur le sujet : "Nous allons demander à la direction de nous répondre là-dessus. Si les salariés ont une prime de lancement de 500 à 800 euros, ils auront plus de facilité à accepter des heures supplémentaires".