08/02/2021 - #Renault
Renault Sandouville, après le virus, les puces
Par Florence Lagarde
Directrice de la rédaction et Directrice de la publication
Ce n’est pas le Covid qui met l’usine Renault de Sandouville à l’arrêt pour au moins 2 jours, mais la pénurie de puces qui touche l’ensemble de l’industrie. Une fermeture qui tombe mal alors que l’usine qui fabrique le Trafic a un carnet de commandes qui ne désemplit pas.
L’usine Renault de Sandouville sera fermée les 8 et 9 février et ne fera pas le samedi supplémentaire qui était prévu le 13 février.
Alors que l’usine avait réussi la mise en place d’un protocole sanitaire permettant la poursuite de la production en toute sécurité (aucun cas de Covid détecté la semaine dernière, par exemple), c’est une pénurie de composants électroniques qui la met à l’arrêt.
Cette fermeture passe d’autant plus mal et met les nerfs à vifs de Fabien Gloaguen, représentant de FO (syndicat dominant sur le site) : "Au moment où le gouvernement dit qu’il faut relancer l’industrie, c’est quand même dommage qu’un site comme nous soit perturbé par une pénurie que l’on aurait pu anticiper. Cela fait longtemps que FO alerte sur notre dépendance à la technologie faite en Asie, pas seulement dans l'industrie automobile. Aujourd’hui on le prend en pleine tête. Nous sommes victimes de la mondialisation. La question est : 'Que comptent faire les gouvernements pour trouver une solution ?'''
Cette fermeture arrive aussi au moment où le nouveau Trafic entre en production et que l’usine fonctionne depuis l’année dernière avec un carnet de commandes de 60 jours qui ne baisse pas.
"Nous lançons depuis 3 semaines, la phase 2 du Trafic qui va assurer notre avenir. La production est plus que tendue et nous devions avoir un jour supplémentaire", souligne Fabien Gloaguen.
Les pièces manquantes sont des calculateurs ABS et régulateurs d’airbag. La dépendance de l’industrie automobile aux nouvelles technologies est bien illustrée par ce nouveau Trafic qui comporte 26 kg de composants électroniques quand la version précédente en comptait seulement 17 kg.
Ces deux jours d’arrêts pourraient bien ne pas être les seuls. "D’après ce que nous a dit la direction, les perspectives sont très négatives", s’inquiète le représentant syndical.
Deux autres usines du groupe Renault sont impactées : Tanger au Maroc et Pitesti en Roumanie qui fermeront chacune 3 jours cette semaine. Là encore ce sont des modèles qui se vendent bien, les Sandero et Duster, qui seront impactés.