02/06/2021 - #Renault
Renault : rassemblement pour défendre les emplois dans l'ingénierie
Par AFP
(AFP) - Quelque 200 personnes selon la CGT se sont rassemblées mardi devant le centre de recherche et développement de Renault à Guyancourt (Yvelines) pour dénoncer les suppressions d'emplois et externalisations de postes dans l'ingénierie et l'ensemble du groupe automobile.
Au-delà des "27 salariés de la maintenance" des matériels d'essais des moteurs - activité et emplois que la direction veut transférer chez un sous-traitant -, "on est tous visés par les suppressions de postes" et "aujourd'hui, il y a des projets entiers de l'ingénierie qui partent", a protesté Christian Morel du syndicat SUD, qui avait appelé à ce rassemblement avec la CGT, la CFDT, la CFE-CGC et FO.
"On est tous concernés, tous dans le même bateau, que ce soit dans l'ingénierie, le tertiaire, les fonderies, les usines", a-t-il souligné. "La direction pilote la pénurie d'activité" et "après, on est trop nombreux, (...) il faut aller voir ailleurs", a-t-il critiqué. "On veut garder notre boulot" et "il y a des tas de solutions", comme "travailler moins, répartir le travail, garder les activités", a-t-il énuméré.
Le projet d'externalisation de la maintenance, que la direction veut voir aboutir en novembre, sera examiné en comité social et économique (CSE) "le 7 juin", après que "la direction a reculé" de quelques jours la date de cette réunion, a indiqué M. Morel. Renault veut transférer cette activité à P2M, une "petite" entreprise, s'inquiètent les syndicats, qui dénoncent des "départs contraints".
"L'externalisation, la vente, la filialisation, c'est un moyen pour les patrons de baisser les droits sociaux en mettant des salariés dans des petites boîtes de sous-traitance, qui veulent baisser les salaires, réduire les congés, attaquer sur la flexibilité. Ils font la même chose dans les fonderies, en essayant de vendre la Fonderie de Bretagne", et "dans les usines, en filialisant Douai, en remettant à plat tous les droits sociaux", s'est alarmé Florent Grimaldi de la CGT.
Les deux responsables syndicaux ont aussi mis en garde contre "une augmentation du nombre de plans de progrès individuel (PPI)". "Dès que vous n'avez pas atteint vos objectifs, c'est un PPI", la direction met "la pression sur les salariés pour qu'ils dégagent", s'est insurgé M. Morel.
Ces PPI sont "une menace", des "pressions psychologiques pour nous faire partir", a renchéri M. Grimaldi, alors qu'une procédure de rupture conventionnelle collective (RCC), visant jusqu'à 1.900 départs volontaires, est en cours dans l'ingénierie/tertiaire chez Renault.