29/01/2021 - #Honda , #Jaguar , #Jaguar Land Rover , #Land Rover , #Nissan , #Stellantis , #Toyota
Rebond espéré de la production britannique en 2021 à plus d'un million de voitures
Par AFP
(AFP) - Après un effondrement historique en 2020, la production automobile au Royaume-Uni devrait reprendre en 2021 grâce à l'accord post-Brexit, malgré des "frictions" commerciales, et grâce au déploiement des vaccins, prévoient jeudi les professionnels du secteur.
L'an dernier, la production a chuté de 29,3% au Royaume-Uni, au plus bas depuis 1984 en raison du choc de la pandémie, annonce l'association sectorielle SMMT dans un communiqué.
Au total, 920.928 véhicules sont sortis des chaînes de production britanniques.
Le marché est très concentré puisque 95% de la production est assurée par six constructeurs, à savoir Jaguar Land Rover, Vauxhall, Mini aux côté des japonais Nissan, Toyota et Honda.
Cet effondrement de la production s'explique par l'impact de la crise sanitaire, qui a entraîné une fermeture des usines lors du premier confinement au printemps, ainsi qu'une chute de la demande.
La SMMT évoque également les incertitudes du Brexit, avant qu'un accord commercial ne soit conclu à la veille de Noël.
La chute est similaire pour la production destinée au marché britannique (-30,4%) et celle qui est exportée (-29,1%).
Le Royaume-Uni a la particularité d'exporter plus de 8 véhicules sur 10 fabriqués sur son sol dont une grande partie vers l'UE.
Pour l'année 2021, la SMMT évoque une reprise de la production à un million de véhicules, en s'appuyant sur les estimations du cabinet AutoAnalysis.
"Le secteur fait face à 2021 avec plus d'optimisme, grâce au déploiement de vaccin et à une clarté dans les relations commerciales avec l'Europe, qui reste de loin notre plus grand marché", souligne Mike Hawes, directeur général de la SMMT, cité dans le communiqué.
Mais tout va dépendre de la reprise après la pandémie et de l'adaptation aux nouvelles règles commerciales, selon lui.
Il évoque notamment la pénurie de semi-conducteurs, en raison de la forte demande pour des appareils électroniques de toutes sortes depuis le début de la pandémie.
Le pays doit également faire face à plusieurs complications administratives, d'où "des frictions et des coûts additionnels", a reconnu M. Hawes lors d'une conférence de presse en ligne.
Dans l'ensemble, "le secteur automobile s'en sort plutôt bien" avec l'absence de droits de douane et de quotas, a-t-il estimé.
Le secteur échappe aux taxes dites de la "règle d'origine" qui s'appliquent sur les produits fabriqués à partir d'une grande partie d'éléments provenant de pays hors de l'Union européenne.
"Tout va bien pour la règle d'origine pour le moment mais cela va devenir plus difficile pour les batteries et véhicules électriques", prévient M. Hawes.
L'accord commercial post-Brexit prévoit qu'à partir de 2027 les véhicules électriques exportés vers l'UE seront soumis à des droits de douane s'ils ne comportent pas au moins 55% de composants fabriqués au Royaume-Uni ou dans l'UE.
"Compte tenu de l'importance de la batterie, ce sera impossible à tenir si elle n'est pas fabriquée au Royaume-Uni ou dans l'UE", prévient M. Hawes, d'où la nécessité pour le pays d'investir dans ce domaine, selon lui.
Dans le même temps, le Royaume-Uni a décidé d'avancer à 2030 l'interdiction des véhicules Diesel et à essence, ce qui inquiète certains constructeurs.
Carlos Tavares, patron de Stellantis, propriétaire de Vauxhall, va prendre des décisions importantes "dans les prochaines semaines" sur sa présence au Royaume-Uni.