29/01/2021
Deux-roues : un bilan "décevant" pour l’expérimentation de remontée de files
Par AFP
(AFP) - La circulation des deux-roues motorisés entre deux files de voitures, qui était expérimentée depuis 2016 dans 11 départements dont l'Ile-de-France, ne sera pas intégrée dans le code de la route, faute de résultat concluant, a annoncé mercredi la délégation à la Sécurité routière.
Cette expérimentation de circulation inter-files, qui a eu lieu sur certaines routes en Ile-de-France, dans les Bouches-du-Rhône, en Gironde et dans le Rhône, s'achève le 31 janvier. L'objectif était de tenter d'encadrer cette pratique très répandue chez les motards. Mais, pour la délégation à la sécurité routière, le bilan de l'accidentalité est "décevant".
Un rapport "montre que l'accidentalité des deux-roues motorisés a augmenté de 12% sur les routes où l'expérimentation de la circulation inter-files (CIF) a eu lieu alors qu'elle a baissé de 10% sur les autres routes des départements concernés", selon un communiqué de la délégation à la Sécurité routière.
Les conclusions de ce rapport "ne permettent pas de pouvoir intégrer aujourd'hui la circulation inter-file dans le code de la route".
"L'objectif de cette expérimentation était de diminuer l'accidentalité des deux-roues motorisés en encadrant la pratique de la circulation inter-files", souligne la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Marie Gautier-Melleray. "Or, le résultat n'est pas à la hauteur de nos espérances puisque le ratio d'accidents sur les réseaux CIF par rapport aux autres réseaux a significativement augmenté dans une zone et est en légère hausse ailleurs", poursuit-elle.
La déléguée demande "une nouvelle expérimentation, avec des règles adaptées, afin de pérenniser cette pratique en toute sécurité". Cette seconde expérimentation, qui nécessite un nouveau décret, pourrait notamment intégrer "l'élargissement des zones géographiques concernées, une communication adaptée et continue pour parfaire la pédagogie de tous les usagers de la route sur le sujet".
Les usagers de deux-roues motorisés représentaient 23,1% des décès en 2019 alors que leur part dans le trafic routier était de 2 %. A kilométrage parcouru identique, le risque de perdre la vie pour un conducteur de deux-roues est 22 fois plus élevé que pour les usagers de véhicules légers.