11/10/2021 - #Chrysler , #Opel , #Peugeot , #Fiat , #Stellantis
Opel/Stellantis : les syndicats allemands vent debout contre un projet de réorganisation
Par AFP
(AFP) - Le syndicat allemand de l'automobile IG Metall s'oppose fermement à un projet de Stellantis de réorganiser sa filiale allemande Opel, accusant vendredi le constructeur de vouloir "fuir" la cogestion avec ce "démantèlement".
Le groupe "étudie" actuellement l'option de rendre juridiquement indépendantes les usines Opel de Rüsselsheim (ouest) et d'Eisenach (centre) "pour renforcer la coopération et la flexibilité dans le réseau de production", a expliqué un porte-parole d'Opel à l'AFP.
Une fois indépendantes, les usines seraient rattachées non plus à l'entreprise allemande Opel mais directement à une entité de Stellantis, "par exemple aux Pays-Bas", détaille le quotidien économique Handelsblatt, qui a révélé ce plan.
Issu de la fusion de PSA (Peugeot, Citroën, Opel) et FCA (Fiat, Chrysler), Stellantis est une société de droit néerlandais, dont le siège se trouve près d'Amsterdam.
Le "projet de démantèlement menace la marque Opel, les usines et l'emploi ainsi que la cogestion", a dénoncé le puissant syndicat dans un communiqué, affirmant son "opposition" et demandant "des perspectives et des investissements".
Le syndicat appelle les employés à manifester contre le projet de réorganisation le 29 octobre dans le cadre d'une "journée d'action" départementale d'IG Metall.
"Ce qu'annonce Opel ne suit aucune logique économique", a dénoncé Uwe Baum, chef du comité d'entreprise. "Il s'agit plutôt de fuir la cogestion", avec les syndicats, un pilier du modèle économique allemand.
"Le démantèlement ne sert qu'à affaiblir la gestion paritaire qui fonctionne bien en Allemagne", a-t-il ajouté.
Opel assure de son côté que "les conditions de travail restent inchangées" et que "les accords collectifs et d'entreprise resteront en vigueur".
"Nous voulons désormais discuter avec les partenaires sociaux de la mise en oeuvre détaillée", a expliqué un porte-parole.
Stellantis "organise sa production en clusters pour atteindre une utilisation maximale et efficace des capacités" et pour "assurer que tous les sites puissent produire toutes les marques du groupe", justifie Opel.
Les annonces interviennent alors que le groupe aux 14 marques a fermé depuis cette semaine et "jusqu'à début 2022" l'usine Opel d'Eisenach en raison de la pénurie mondiale de puces électroniques.
L'usine de Rüsselsheim, siège historique d'Opel, compte quelque 2.100 salariés. Celle d'Eisenach, qui emploie quelque 1.300 personnes, avait déjà été indépendante entre 1990 et 2013.